QUEL IMPACT ÉCONOMIQUE LA CRISE SANITAIRE A-T-ELLE EN ZONE FRONTALIÈRE ? - La Semaine Vétérinaire n° 1879 du 11/12/2020
La Semaine Vétérinaire n° 1879 du 11/12/2020

EXPRESSION

LA QUESTION EN DÉBAT

Auteur(s) : CHANTAL BÉRAUD

Dans le département de l’Ain, limitrophe à la Suisse, trois vétérinaires travaillant en canine dans deux cliniques associées, à Gex et à Divonne-les-Bains, nous livrent leur vision de l’avenir à ce stade de la crise du Covid-19.

NON, JE N’AI PAS PEUR DE L’AVENIR

SILVIA GONÇALVES (LISBONNE 2006)

Praticienne formée au Portugal

Je me suis associée ici en 2015. Concernant l’activité des cliniques du GIE auquel nous appartenons (Alpivet), avant l’acte II du confinement, l’activité n’avait pas baissé. Au contraire, elle avait même augmenté si nous considérons l’intégralité de l’année écoulée ! Certes, ponctuellement, nous rencontrons dans notre secteur géographique des gens qui subissent soit une baisse de leur pouvoir d’achat, soit carrément une perte de leur emploi. Car comme une partie d’entre eux vont travailler dans le pays limitrophe, en Suisse, ils sont faciles à licencier. Parmi notre clientèle, nous ressentons parfois l’énervement et la tension. Cela impacte notre travail, en particulier celui des ASV qui gèrent le front office. Il est clair que certains de nos clients craignent un impact économique négatif encore à venir à l’horizon 2021… Personnellement, et compte tenu de l’important rôle que joue l’animal de compagnie au sein des familles de notre région, je pense que l’activité vétérinaire ne sera pas impactée par cette crise sanitaire.

NE PAS SOMBRER DANS LA PARANOÏA

MARION ZANINI-BOTTO (LIÈGE 2014)

Praticienne formée en Belgique

Je travaille dans cette structure vétérinaire depuis janvier 2020. Je n’ai pas les chiffres exacts, mais, pour ce second confinement, j’ai l’impression que nous ne sommes pas tellement touchés pour le moment par la crise sanitaire. Bien sûr, on en entend parler, mais nous n’avons heureusement pas eu jusqu’à présent de membre de la clinique qui soit touché, et personnellement je n’ai entendu parler que de très peu de clients malades… Par ailleurs, j’ai la chance d’exercer dans l’Ain, qui est sans doute une région française où les propriétaires d’animaux sont parfois plus aisés qu’ailleurs. En tout cas, ils le sont certainement un peu plus qu’en Picardie, où j’ai exercé précédemment.

JE SUIS PLUTÔT OPTIMISTE

DAPHNÉ MAZEL (VALENCE 2018)

Praticienne formée en Espagne

Dans la clinique depuis juillet 2020, je trouve que nous sommes bien préparés pour faire face à la crise sanitaire, beaucoup d’habitudes de travail sont déjà acquises depuis l’acte I du confinement. D’ailleurs, la grande majorité des propriétaires se sont bien habitués au protocole d’accueil que nous avons dû mettre en place, je les trouve souvent compréhensifs, on n’a que peu de remarques négatives à ce propos. En fait, ce qui nous touche le plus ici, ce sont les conditions de franchissement de la frontière entre la France et la Suisse limitrophe. On perd bien entendu une partie de la clientèle lorsqu’elles sont fermées. Quant aux restrictions de mobilité - comme le fait de devoir se déplacer à condition de remplir obligatoirement un justificatif -, elles réduisent évidemment aussi un peu notre activité. Mais quand après le premier confinement nous avons effectué le rappel des vaccins, nos propriétaires d’animaux sont heureusement revenus. C’est pourquoi je dirais que je suis quand même plutôt optimiste par rapport à l’horizon 2021.

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