FAITES ENTRER LES VÉTOS ! - La Semaine Vétérinaire n° 1875 du 13/11/2020
La Semaine Vétérinaire n° 1875 du 13/11/2020

ÉDITO

Auteur(s) : MARINE NEVEUX

Fonctions : Rédactrice en chef

Exit l’impréparation, les contradictions, les gesticulations politiques gouvernementales oserions-nous même dire ? À quand le pragmatisme, les échanges, le décloisonnement des médecines humaine et animale face au Covid-19 et autres risques infectieux présents ou à venir ? À quand la mise en avant du One Health dans tout son sens, et non celui d’une tarte à la crème comme semblent le considérer encore trop souvent nos administrations de la santé humaine ?

Notre confrère et député Loïc Dombreval a adressé le 30 octobre une lettre au président de la République, proposant d’intégrer des vétérinaires au Conseil scientifique. Une manière de faire entendre la voix des vétérinaires, peu audible et surtout peu écoutée en France, alors qu’ils « dirigent même la gestion de crise en Allemagne et en Chine ». Dans ces deux pays, « les tests ont été effectués précocement en mobilisant largement les laboratoires vétérinaires et (…) les mesures barrières, dont le port du masque, ont été mises en place dès le début de l’épidémie ». Dans l’Hexagone, après avoir accédé tardivement au printemps à la possibilité de réaliser les tests PCR, les capacités d’aide des laboratoires vétérinaires ne sont encore que très partiellement sollicitées.

Les vétérinaires ont une connaissance précieuse des coronavirus - qu’ils ont découverts ! Ils connaissent les défis de cette vaccination. Ils sont les pionniers de la détection du Covid par l’odorat des chiens. Comment mettre encore de côté cette expertise alors que la contamination d’élevages de visons au Danemark soulève la nécessité d’intégrer la santé animale ? Comment ne pas s’appuyer sur cette connaissance des crises sanitaires, de l’épidémiologie prédictive et populationnelle ? Sentinelles de la première heure, les vétérinaires prouvent encore aujourd’hui leur savoir-faire face à la menace de virus influenza aviaire, hautement pathogène, pour éviter qu’une seconde crise sanitaire ne s’ajoute à la première.

Alors espérons une approche plus construite, transdisciplinaire, et qui nous permette de tourner le dos à des méthodes quelque peu médiévales !

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