DÉDIABOLISER LE PETFOOD TRADITIONNEL - La Semaine Vétérinaire n° 1874 du 06/11/2020
La Semaine Vétérinaire n° 1874 du 06/11/2020

ÉDITO

Auteur(s) : VALENTINE CHAMARD

Fonctions : Cheffe de rubrique

Nourrir son animal sainement déchaîne depuis quelque temps les passions sur la toile. À coups d’arguments à l’emporte-pièce, les partisans d’une alimentation « naturelle », souvent sans aucune formation dans le domaine, n’hésitent pas à dénigrer le petfood traditionnel, lequel est accusé de tous les maux, dont celui d’enrichir les vétérinaires en rendant les animaux malades. À les écouter, les géants de la nutrition industrielle animale utiliseraient des sources de mauvaise qualité, abuseraient d’additifs, bref, empoisonneraient à petit feu les consommateurs à quatre pattes. C’est vite oublier le cahier des charges drastique imposé aux croquettes de grandes marques, qui offrent une traçabilité de leurs produits et s’appuient sur les dernières connaissances de la science pour établir des formulations équilibrées. À quelques jours d’intervalle, la situation a fait réagir la Facco1, qui rappelle la mise en ligne sur son site de vidéos présentant aux consommateurs les coulisses de ce secteur qui mise désormais sur la transparence, et un collectif de vétérinaires, ASV, ingénieurs agronomes2, qui, dans un communiqué destiné à être diffusé dans la presse grand public, démonte les arguments mensongers avancés par les nouveaux acteurs du petfood. Si depuis plusieurs années des vétérinaires se battent pour que la nutrition soit reconnue comme une discipline noble de la médecine vétérinaire et ont pu être accusés de jouer les Cassandre, l’essor fulgurant des start-up du petfood, qui se prétendent les gardiens du bien-être animal, semble leur donner raison. La meilleure stratégie à adopter face au risque de perdre des clients attirés par les sirènes enjôleuses de ces jeunes sociétés prétendument vertueuses, et bien rodées aux arcanes des techniques commerciales, est de montrer que la profession est la plus légitime pour parler nutrition. Car derrière cette guerre des mots se profile une bataille commerciale.

1. Fédération des fabricants d’aliments pour chiens, chats, oiseaux et autres animaux familiers.

2. www.bit.ly/2TIf2Na

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