LE MICROSCOPE OPTIQUE À LA LOUPE - La Semaine Vétérinaire n° 1868 du 25/09/2020
La Semaine Vétérinaire n° 1868 du 25/09/2020

MATÉRIEL

PRATIQUE CANINE FÉLINE NAC

Auteur(s) : BÉNÉDICTE POULEUR-LARRAT

Fonctions : DMV, MSc, DESV d’anatomie pathologique vétérinaire, Diplomate ACVP

Facile d’utilisation et d’entretien, cet instrument doit être choisi avec soin en ne perdant pas de vue les éléments techniques, garantie d’efficacité. Coup d’œil sur un outil incontournable du laboratoire.

Indispensable de la démarche diagnostique, robuste dans le temps, le microscope est un outil pour lequel le choix de gamme conditionne la qualité de l’image, et donc le confort de lecture. Le budget sera à pondérer en fonction du temps consacré à la microscopie et à l’éventuelle réalisation de photographies pour publication.

Quels sont les critères de choix ?

Le choix et le réglage approprié de l’éclairage, des oculaires ainsi que des objectifs conditionne la qualité de l’image. Différentes gammes et marques sont disponibles. Le choix du matériel conditionne la qualité de l’image, et donc le confort de lecture ; le budget sera à pondérer en fonction du temps consacré à la microscopie et à l’éventuelle réalisation de photographies pour publication.

- Tête : un modèle binoculaire à tête inclinée est adéquat. La tête est fixe ou ajustable pour une meilleure ergonomie ; une tête trinoculaire permet d’ajuster un appareil photo/vidéo ; une version numérique reliée à un écran permet la capture et présentation d’images en direct.

- Éclairage : une LED (lumière blanche, froide, de faible consommation d’énergie) a une plus longue durée de vie qu’une lampe halogène (lumière jaune/orangée). De plus, cette dernière pourrait favoriser le réchauffement de l’huile à immersion, l’imbibition des objectifs et contribuer ainsi à leur altération.

- Oculaires 10x : lorsque « grand champ », ils augmentent le champ d’observation pour un meilleur confort visuel. L’un des 2 oculaires doit être réglable et s’adapter à l’acuité de l’œil.

- Objectifs : la tourelle d’un microscope peut porter un nombre variable d’objectifs ; les plus fréquents sont : 4x, 10x, 40x, 100x - ce dernier est utilisé avec l’huile à immersion pour l’observation à fort grossissement, de bactéries notamment. Les qualités des objectifs et donc leur prix dépendent de plusieurs paramètres de correction des aberrations chromatiques et géométriques liées aux lentilles. Un objectif achromatique est tout à fait adéquat en routine.

- Le condenseur (pour l’observation à fort grossissement) est mobile et peut être escamotable ou monté sur crémaillère.

Comment l’utiliser ?

L’image doit être nette, sans accommodation de l’œil et sans aberration (pas de zone floue ou mal définie) ; l’œil est alors « au repos », sans fatigue. Il n’est pas nécessaire de retirer ses lunettes. En pratique, il convient de respecter les étapes suivantes :

- bien ajuster l’écartement interpupillaire des oculaires : les deux images se superposent parfaitement ;

- corriger la différence d’acuité visuelle entre les deux yeux : mettre au point le premier œil avec l’oculaire micrométrique, puis réajuster les dioptries de l’autre oculaire en fonction du second œil ;

- régler la lumière à l’aide du variateur de luminosité, des diaphragmes et du condenseur : une lumière trop intense peut faire passer à côté de parasites peu réfringents (tel Demodex). À faible grossissement - pour la recherche de parasites notamment -, il faut diminuer l’intensité de la lumière et baisser le condenseur. À fort grossissement pour la recherche de bactéries ou champignons (40x, 100x), faire l’inverse ;

- commencer par un balayage complet de la lame à faible grossissement pour repérer les zones d’intérêt. N’utiliser l’objectif à immersion qu’en dernier. Dans ce cas, une simple goutte d’huile suffit.

Comment bien l’entretenir ?

Il faut le couvrir d’une housse lorsqu’il est inutilisé, à l’abri de l’humidité, sans oublier de le dépoussiérer régulièrement, avec un chiffon doux ou un papier optique qui ne raye pas, un souffleur de poussière ou un pinceau à poil doux. Un objectif peut être nettoyé avec un papier optique/tissu à lunette ou des tiges de coton, imbibés d’un solvant organique approprié selon la notice du matériel. Pour l’objectif à immersion (x100), il est préférable de le nettoyer après chaque utilisation. Pour éviter de répandre de l’huile sur les autres objectifs, il faut veiller à bien respecter le sens de rotation de la tourelle. Enfin, il est conseillé de prévoir une maintenance annuelle par un professionnel qui assure le nettoyage des oculaires et objectifs, la vérification des ampoules, etc.

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