TROIS QUESTIONS À…

Quelles sont les difficultés auxquelles peut être confronté le médiateur lors d’une médiation ?

Les difficultés rencontrées par le médiateur viennent essentiellement de la façon dont la médiation est perçue par les confrères en litige et leurs conseils. Ce processus consensuel nécessite un accord des deux parties pour être mis en place. Mais la médiation ordinale est parfois comprise non pas comme un moyen de résoudre un différend mais comme un passage obligatoire avant d’entrer sur le terrain judiciaire ou disciplinaire. Dans ce cas, il s’agit d’une médiation contrainte où le risque d’échec est plus important. Mais s’il y a une volonté de médiation, les bons résultats sont au rendez-vous.

La médiation est-elle un véritable atout pour les vétérinaires ?

La médiation ordinale est en effet un véritable atout pour le vétérinaire. Les premiers résultats ont surpris les médiateurs eux-mêmes. La médiation ordinale n’est pas un processus qui vise à imposer une solution. En mettant sur la table les besoins de chacun, les parties trouvent une solution par le dialogue. Le médiateur est un facilitateur, qui, par l’écoute, va amener les parties à un accord sur un désaccord et à trouver leurs propres solutions.

La médiation ordinale a-t-elle de l’avenir ?

L’avenir est grand ouvert car la médiation ordinale est en train de se développer. En deux ans, l’AFVE a formé une centaine de vétérinaires à la mise en place de ce processus. Le recours à la médiation ordinale, obligation déontologique selon l’article R. 242-39 du code rural et de la pêche maritime, devrait être inclus dans les contrats entre vétérinaires. Par ailleurs, la médiation ordinale présente plusieurs avantages par rapport à la voie judiciaire. Il s’agit d’un processus rapide - en moyenne 90 jours - et peu coûteux. Elle permet de soulager la charge des tribunaux judiciaires qui fonctionnent tant bien que mal avec les moyens dérisoires mis à leur disposition.