Panoramiques - La Semaine Vétérinaire n° 1863 du 21/08/2020
La Semaine Vétérinaire n° 1863 du 21/08/2020

FILM

COMMUNAUTÉ VÉTÉRINAIRE

Auteur(s) : MICHEL BERTROU

L’herbe jaune de la steppe mongole défi le dans le faisceau des phares d’un camion qui avance dans l’obscurité tandis qu’en off deux voix s’échangent des banalités. Un troupeau de chevaux traverse le halo puis, au loin, la lumière accroche une forme blanche, étendue. Les policiers arrêtent leur véhicule et se précipitent pour découvrir le corps nu et sans vie d’une femme. L’aube pointe, dévoilant la plaine à perte de vue. Les policiers vont alors chercher une bergère, seule présence à des kilomètres à la ronde, et lui assignent d’assister un jeune policier inexpérimenté qu’ils laissent là pour garder le cadavre en attendant l’arrivée de la police. La femme des steppes, qui élève seule ses moutons à dos de chameau, finit par consentir à abandonner sa yourte isolée pour protéger le novice du froid nocturne et des loups qui rôdent. Le lendemain, l’enquête reprend et la bergère retourne à sa vie libre. Quelque chose pourtant a changé. Ce film n’est pas le thriller qu’il semblait annoncer. Entre fiction et documentaire, il dessine un surprenant portrait de femme indépendante et malicieuse. Frisant la fable surréaliste, il s’avère aussi plein d’humour, jouant sur le décalage entre l’abstraction du décor réduit à une ligne d’horizon sous le vaste ciel et une musique inattendue qu’écoute le jeune homme ou l’évocation des dinosaures qui habitaient ces lieux il y a cent millions d’années. Un regard sur la vie et l’écoulement du temps à la fois léger et profond et qui réaffirme la puissance de l’image.

La Femme des steppes, le flic et l’œuf (Öndög), de Wang Quan’an, avec Enkhtaivan Dulamjav, Aorigeletu, Batmunkh Norovsambuu, Chine/Mongolie, 1 h 40.

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