VERS UN NOUVEAU MONDE ?

Si l’on en croit un récent sondage (Viavoice pour Libération, en avril) questionnant les Français sur leur vision de l’avenir à la suite de la crise sanitaire et économique due à l’épidémie de Covid-19, ils sont une majorité à souhaiter que nos modes de vie évoluent. Chez les vétérinaires, cette volonté s’est vite concré tisée en pratique. En effet, après avoir été discutée, envisagée, puis remise en question depuis de nombreuses années par les instances vétérinaires, la pratique de la télémédecine a été autorisée par les autorités - certes à titre expérimental et malgré certaines réticences des praticiens - depuis le mois de mai. Parmi les autres sujets sur la table, la délégation de certains actes vétérinaires aux ASV. Vaste mesure qui, malgré des modèles étrangers prometteurs¹, n’a pas encore été adaptée en France. Cette période de transition majeure pourrait en être l’occasion. Toutefois, des prises de décision trop hâtives peuvent être préjudiciables. Dernier exemple en date, le 10 juin : le communiqué du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation autorisant la pratique de la télémédecine vétérinaire dans le cadre du mandat sanitaire, qui a soulevé rapidement des mécontentements chez les vétérinaires, avant d’être finalement retiré. Face à une telle déconvenue, gageons que le nouveau cadre réglementaire de la délégation des actes sera défini de façon réfléchie et en concertation avec les principaux intéressés, les instances vétérinaires, les vétérinaires et leurs auxiliaires, sans “retouche” ultérieure des autorités.

1. Lire pages 38 à 43 de ce numéro.