L’ÉPILOGUE D’UNE MOBILISATION VÉTÉRINAIRE

Racontez-nous la genèse de votre implication par les autorités sanitaires ?

Vanessa Dablin : Début avril, nous avons été en contact avec l’Anses-ANMV, l’ANSM, l’ARS, l’AP-HP et la DGS¹, afin de leur communiquer l’état de nos stocks de Propovet. Dès la mi-avril, notre stock de 47 000 boîtes était à disposition afin de répondre aux demandes des hôpitaux. En parallèle un stock national de propofol “humain” a également été constitué. Cette sollicitation de la santé humaine confirme que les médicaments vétérinaires sont sûrs et de bonne qualité.

Laurent Flaus : Les premiers échanges ont été menés entre l’ANMV et l’ANSM. L’ANMV nous a ensuite contactés afin de faire un recensement préparatif des différentes substances qui pouvaient être utiles en santé humaine, dont le propofol. Fin mars, j’ai échangé avec des responsables techniques de l’ANSM sur la qualité technique de notre produit. Le but était de s’assurer que notre médicament pouvait être utilisé en santé humaine. L’aspect technique a été exploré et validé en 24 heures. Les choses se sont ensuite très rapidement mises en place. Le 1^er avril, l’ANSM me demandait de bloquer mes blocs de Proposure.

Pouvez-vous revenir sur les conditions de livraison de vos produits aux hôpitaux ?

V. D. : Finalement, nous n’avons pas été sollicités. Le fait que nos stocks n’aient pas été mobilisés témoignait d’une amélioration de la situation. En cas de besoin, nos produits seront disponibles.

L. F. : Nous avons été sollicités par plusieurs hôpitaux de la région parisienne, des Hauts-de-France, du Grand-Est ou encore des Drom-COM². Pour répondre à la demande de l’ANSM, nous avons privilégié l’AP-HP en région parisienne, qui a reçu 80 % de notre stock. Des livraisons gratuites de Proposure ont été d’abord effectuées sans que cela ne soit une demande de l’ANSM. Notre stock a ensuite été livré en moins d’une semaine.

Pourquoi avoir choisi de les livrer gratuitement ?

L. F. : À défaut d’avoir pu fournir des masques ou encore du gel hydroalcoolique au personnel soignant, car nous étions en rupture en stock, mon associé et moi avons pris cette décision afin d’apporter notre pierre à la lutte contre le Covid-19. Notre contribution s’ajoute à celles de nombreux vétérinaires qui ont participé à cet effort national en offrant notamment du matériel médical pour faciliter l’activité du personnel soignant. Cette initiative constitue également pour nous une contrepartie au soutien aux entreprises apporté par le gouvernement durant cette période difficile.

Cette situation a-t-elle eu un impact sur la disponibilité de votre produit pour les praticiens ?

V. D. : Nos stocks ont été contraints pendant une dizaine de jours. Puis notre produit était de nouveau disponible début mai. La rupture sur le terrain n’a heureusement pas été très longue.

L. F. : Nous sommes en rupture de stock de ce produit depuis le 6 avril. Son réapprovisionnement est prévu dans le courant du mois de juin.

1. L’Agence nationale du médicament vétérinaire, au sein de l’Agence nationale de sécurité sanitaire, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé, l’agence régionale de santé, l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris et la direction générale de la santé.

2. Départements et régions d’outre-mer et collectivités d’outre-mer.