« NOUS ALLONS POUVOIR FORMALISER ET FACTURER CETTE ACTIVITÉ » - La Semaine Vétérinaire n° 1859 du 19/06/2020
La Semaine Vétérinaire n° 1859 du 19/06/2020

PRATIQUE MIXTE

Auteur(s) : CLOTHILDE BARDE

POUR JOCELYN AMIOT, PRATICIEN VÉTÉRINAIRE MIXTE À PRÉDOMINANTE RURALE (BOVINS ALLAITANTS) EN SAÔNE-ET-LOIRE ET PRÉSIDENT DE LA COMMISSION VACHES ALLAITANTES DE LA SNGTV, LA TÉLÉMÉDECINE S’INSCRIT DANS UNE CONTINUITÉ.

Dans notre clinique nous ne voyons pas la télémédecine d’un mauvais œil. En réalité, nous en faisons depuis bien longtemps, légalement dans le cadre du décret « prescription-délivrance », lors de sollicitation au comptoir, par téléphone ou par e-mail avec nos éleveurs, afin d’avoir un avis médical sur l’évolution de lésions et sur les traitements adaptés. Elle existait donc déjà.

L’un des aspects positifs de ce nouveau décret est donc que l’on pourra la formaliser et la facturer, bien que le souci reste de faire payer demain un service qui était jusqu’à présent vu comme gratuit. Pour que tout le monde s’y retrouve, il devra s’agir d’une vraie consultation. Elle pourra, par exemple, être facturée dans le cadre d’un complément du contrat de soins. En effet, la facture à l’acte risque d’être complexe à mettre en place, car même si certains éleveurs seraient partants, la part des clients concernés est mineure à présent.

Nous pensons utiliser la téléconsultation et la télésurveillance, car cela peut être intéressant dans le cadre du suivi de cas quand on hésite à passer pour éviter des frais de déplacements. En revanche, pour que cela soit viable, il faudra que ces consultations soient uniquement réservées aux vétérinaires traitants. Même si pour le moment en exercice rural, surtout en bovins allaitants, la clientèle est encore peu connectée, il existe quand même un risque que certaines firmes tentent de profiter de cette mesure pour mettre en place un business en faisant du démarchage. Il faudra que la profession se serre les coudes pour ne pas voir certains praticiens multiplier les consultations téléphoniques gratuites. Les instances professionnelles doivent conserver un discours clair et cohérent à ce sujet. Enfin, chacun devra se responsabiliser afin que cette activité n’empiète pas trop sur sa vie privée.

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