BAYER ET ELANCO CÈDENT DES ACTIFS POUR RASSURER L’EUROPE

Deal ! La Commission européenne a autorisé, le 8 juin, le projet d’acquisition de la division santé animale de Bayer par Elanco. Pour parvenir à cet accord, les deux laboratoires ont dû céder à la concurrence des produits contre l’otite et plusieurs types de parasiticides distribués dans l’Espace économique européen (EEE), au Royaume-Uni et dans le monde. Cela concerne Osurnia (Elanco), un traitement de l’otite externe chez le chien, l’anticoccidien Vecoxan (Elanco) et deux autres vermifuges pour chien et chat, Drontal et Profender, de Bayer. Objectif : éliminer tous les « chevauchements entre Elanco et Bayer sur les marchés soulevant de sérieux doutes ».

Des cessions à Dechra, Vetoquinol et MSD

Ainsi, les produits des marques Drontal et Profender (en comprimés ou en application spot on) de Bayer et les actifs en cours de développement liés à ces produits (endoparasiticides pour animaux de compagnie) dans l’EEE et au Royaume-Uni sont repris par le laboratoire Vetoquinol. Grâce à cette opération, Elanco conserve sa gamme Milbemax (vermifuge pour chien et chat). « La transaction devrait être conclue début août 2020 et reste soumise à des autorisations réglementaires supplémentaires et aux conditions de closing habituelles », indique Vetoquinol. De son côté, Dechra rachète Osurnia au niveau mondial, ce qui permet à Elanco de poursuivre la commercialisation de Neptra, un topique auriculaire récemment mis sur le marché par Bayer. Par ailleurs, Vecoxan d’Elanco, utilisé pour la prévention et le traitement de la coccidiose chez les veaux et les agneaux, est repris sur le marché mondial par MSD santé animale. Elanco conserve ainsi les droits de Baycox (Bayer).

Garantir la concurrence sur le marché

Pour éviter des positions dominantes, Elanco et Bayer ont donc proposé de céder, à des « acquéreurs appropriés », leurs produits existants et en cours de développement en ce qui concerne l’otite, les anticoccidiens et les parasiticides pour animaux de compagnie dans l’EEE et au Royaume-Uni, y compris tous les actifs requis tels que les licences applicables, les contrats et les marques, ainsi que les études et les données concernant ces produits. La Commission européenne, qui est responsable de l’application des règles européennes de concurrence, avait initialement relevé des problèmes de concurrence dans un certain nombre de pays de l’EEE et au Royaume-Uni pour ces classes thérapeutiques. Le gendarme européen de la concurrence avait en effet retenu que sur les marchés concernés, les deux entreprises occupent des positions fortes et sont parfois confrontées à un nombre limité de concurrents. « La Commission a constaté que pour les produits pharmaceutiques pour animaux dont il est question en l’espèce, les fournisseurs se livrent généralement concurrence au niveau national, compte tenu de la dimension nationale des régimes réglementaires et des systèmes de distribution. »