CONSCIENCES ANIMALES - La Semaine Vétérinaire n° 1857 du 05/06/2020
La Semaine Vétérinaire n° 1857 du 05/06/2020

ÉDITO

Auteur(s) : TANIT HALFON

Fonctions : Rédactrice

Sur fond de crise du Covid-19, un cas d’importation illégale d’un chaton péruvien rappelle à quel point l’animal a changé de statut dans nos sociétés. L’affaire1 se passe en Belgique. Avec la pandémie qui s’installe, une étudiante, en stage à Cuzco, est contrainte de rentrer précipitamment chez elle. Elle ne reviendra pas seule, son chaton, adopté mi-mars dans un bar à chats, l’accompagne. Mauvais timing : si l’animal a bien été vacciné contre la rage, le temps a manqué pour respecter les délais réglementaires pour le titrage antirabique. Et l’Afsca2 n’a pas accordé à la propriétaire de dé rogation pos sible… Aujourd’hui, l’agence sanitaire belge demande l’euthanasie du chaton. Sa propriétaire s’y refuse catégori quement et reçoit de multiples soutiens : de citoyens grâce à sa pétition en ligne, d’une association de protection animale, de politiques, et même de vétérinaires qui jugent, au vu de l’histo rique, la décision d’euthanasie démesurée. L’affaire aurait-elle défrayé la chronique il y a encore quelques années ? La vie d’un animal n’a vraisemblablement plus la même valeur qu’hier, et la Belgique le rappelle une seconde fois, à Liège, qui s’est doté, le 25 mai, d’un nouveau règlement3 relatif aux faits constitutifsd’atteintes au bien-être animal. Vingt infrac tions mineures (3e catégorie) y sont définies et passibles de sanctions administratives pouvant aller jusqu’à 10 000 € d’amende. « L’objectif est avant tout de conscientiser davantage les propriétaires négligents », indique le conseil commu nal4 de Liège. Dans ce nouveau rapport à l’animal qui s’installe, quelle est la place du vétérinaire ? En France, cette question a été longuement débattue lors d’un colloque5 en mars dernier. La réponse - collective - reste encore à construire. En Belgique, le vétérinaire est clairement identifié comme le spécialiste de la question animale. En témoigne le récemment nommé vétérinaire communal de Liège qui doit, outre les missions habituelles de police sanitaire, s’occuper de problématiques de protection animale. En témoignent aussi les deux vétérinaires qui ont été sollicités comme “experts” dans l’affaire du chaton (toujours) suspecté d’être porteur du virus de la rage. Fina lement, une chose est certaine : en matière de santé et de bien-être animal, la profes sion vétérinaire est et sera toujours au rendez-vous.

1. Lire l’article publié le 25/5/2020 sur Lepointveterinaire.fr : www.bit.ly/3coSvMo.

2. Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire.

3. www.bit.ly/3coI0IY.

4. www.bit.ly/3gQbYZU.

5. Lire page 12 et 13 de ce numéro.

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