DES CHIFFRES… ET LA GRANDE DÉBROUILLE !

Cinq lettres et des chiffres : depuis plusieurs semaines, notre quotidien est martelé et assombri par cette réalité. De l’ambiance digne des Chroniques martiennes de Ray Bradbury aux chiffres dramatiques de l’impact du Covid-19, froids des dashboards journaliers. Jusqu’à quel point sont-ils pertinents ou orientés selon les décisions au jour le jour des États est une autre question. Jusqu’à quel point les administratifs se cachent aussi derrière leur petit doigt sous des effets d’annonce d’objectifs chiffrés impossibles à atteindre ?

Mais les chiffres auraient aussi le bénéfice d’apporter plus de science (elle a manqué) aux débats sur la maladie et son traitement…

Les chiffres des masques symboles de l’inertie de l’État, les chiffres des tests révélateurs de la poussive intégration du concept One Health, alors que les laboratoires vétérinaires se sont engagés dès la première heure à proposer leur aide à la crise. Ah oui, le problème de la « réglementation qui ne permet pas »… Un pays asphyxié par sa bureaucratie, direz-vous ?

« Lutte contre le coronavirus : mais où sont passés les vétérinaires ? », interroge avec beaucoup de pertinence François Meurens, professeur d’immunovirologie à Oniris1.

Espérons que la mise en lumière des ratés de l’Administration française, de la fragmentation du système sanitaire, catalyse une évolution qui évitera une bureaucratie paralysante et améliorera les modes d’organisation. Alors que les professionnels de santé ont dû s’adapter grâce au système D et à la grande débrouille ces dernières semaines, souhai tons que cette pandémie soit source d’enseignement et de préparation à venir des crises. Comme y sont préparés les vétérinaires dans l’ADN même de leur formation avec une approche holistique et à l’échelle des populations. Investir en temps de paix, comme le rappelle aussi avec pertinence la gestion vétérinaire des crises sanitaires animales.

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