QUALITÉ : LES MARQUES VÉTÉRINAIRES METTENT KO LEURS CONCURRENTS - La Semaine Vétérinaire n° 1854 du 15/05/2020
La Semaine Vétérinaire n° 1854 du 15/05/2020

PET FOOD

PRATIQUE CANINE FÉLINE NAC

Auteur(s) : CHARLOTTE DEVAUX

Si le marketing alléchant, mais pourtant trompeur, encourage les propriétaires à se fier aux marques d’aliments à la mode promues sur Internet, aucune ne peut prétendre atteindre la qualité de celles vendues en circuit vétérinaire.

Qu’est-ce qu’un paquet de croquettes de marque vétérinaire a de plus que les autres ? », peut légitimement se demander un client. Et les réponses ne manquent pas. Une usine, propriété de l’entreprise, tout d’abord. Donc une usine transparente et intégralement maîtrisée. Le petfooder vétérinaire propriétaire de son usine peut la faire visiter, montrer les contrôles qualité qu’il effectue sur les matières premières entrantes, les contrôles d’hygiène, la maîtrise du process de cuisson, les contrôles qualité réalisés en fin de chaîne. Il peut indiquer une digestibilité mesurée sur des animaux et non calculée approximativement, donner un pH urinaire prédictif, un ratio de sursaturation urinaire (RSS) mesuré. L’aliment vétérinaire est fourni avec un product book détaillé, renseignant la teneur en acides gras essentiels, en phosphore, en micronutriments. L’amminogramme peut aussi être fourni si la composition détaillée en acides aminés a besoin d’être connue. Souvent, le petfooder vétérinaire dispose d’un centre de recherche et développement qui publie, contribue à faire avancer la science et fait progresser les aliments vers un meilleur respect des besoins nutritionnels au fur et à mesure de leur découverte.

Pet food internet : beaucoup de marketing, peu de technicité

Les marques qui font fureur sur Internet ont un marketing bien rodé, une belle histoire à raconter : deux jeunes entrepreneurs, amoureux des animaux, déçus par les aliments actuels, auraient conçu un aliment de qualité avec de la vraie viande (qui n’en est pas au sens du règlement européen), propre à la consommation humaine (comme tout produit animal qui rentre dans le pet food) et sans sous-produit animaux (qui en sont puisque tout ce qui est à destination du pet food devient automatiquement un sous-produit). Ils vendent du rêve au mépris de la loi, qu’ils ignorent le plus souvent, en prétendant laver plus blanc que blanc. Mais qu’y a-t-il derrière ce marketing ? Le plus souvent : une référence blanche. Une référence produite en grande quantité par une usine et qu’elle vend sur catalogue aux apprentis petfooders qui veulent monter leur marque. Ainsi, l’usine GA Pet Food Partner, en Angleterre, qui peut être reconnue à son emploi des termes “fraîchement préparé”, qui n’a aucune définition légale, fournit la même référence à au moins quatre marques : Franklin Pet Food, Unipep’s, Cric Croc et Croc’Chef, qui les revendent à des prix différents. Qu’est-ce que ces petfooders connaissent de cette usine ? Rien. Le sourcing, les contrôles qualité, les process, la composition exacte de l’aliment, sa digestiblité, son impact sur les urines : tout est parfaitement opaque. Mais puisque c’est bien marketé, ça se vend !

Reprendre confiance dans le pet food vétérinaire

Les clients prétendent que ce qu’ils achètent sur Internet est meilleur que chez vous ? Qu’ils le prouvent : disposent-ils d’un profil analytique complet du produit ? Les matières premières sont-elles testées contre les mycotoxines ? Les produits finis contre les salmonelles ? Des études de durée de conservation sont-elles effectuées sur les produits ? Le marketing utilisé respecte-t-il au moins la loi concernant l’emploi du terme “viande” et les visuels non trompeurs ? Non ? Les cliniques vétérinaires ont donc mieux en rayon. Parfois pour le même prix, puisque sur Internet les vendeurs n’ont aucun scrupule à proposer un produit générique d’usine à prix d’or.

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