LES VÉTÉRINAIRES DES ARMÉES SONT MIS À CONTRIBUTION - La Semaine Vétérinaire n° 1854 du 15/05/2020
La Semaine Vétérinaire n° 1854 du 15/05/2020

GESTION DE CRISE SANITAIRE

FAIRE FRONT AU COVID-19

Auteur(s) : CLOTHILDE BARDE

La cellule de coordination Covid-19 de la Direction centrale du service de santé des armées, l’état-major opérationnel santé, le Centre d’épidémiologie et de santé publique des armées… Ils sont nombreux, militaires et vétérinaires, mobilisés face au Sars-CoV-2. Un confrère1 de la Direction de la médecine des forces évoque leurs missions en ces temps de crise.

Les activités des vétérinaires des armées ont-elles changé dans le contexte actuel ?

En accord avec les dispositions nationales visant à ralentir la propagation du virus Sars-CoV-2, les visites d’inspection des établissements militaires ont été reportées sauf nécessité particulière. En revanche, les vétérinaires des armées ont continué à exercer leur rôle d’expertise et de conseil dans les domaines de l’hygiène des aliments, des eaux destinées à la consommation humaine, de la santé et du bien-être des animaux. À cet égard, ils ont été fortement sollicités pour la déclinaison des directives générales de renforcement des mesures barrières dans le cadre des activités de restauration collective. De même, les activités des unités militaires de production d’eau potable et de distribution d’eau ont été poursuivies afin de ne pas ajouter une “crise” dans la crise. Par ailleurs, à la suite de la médiatisation des quelques cas de contamination d’animaux de compagnie, une communication a été réalisée à destination des maîtres de chiens sur le rôle négligeable des animaux dans la propagation de cette maladie à transmission interhumaine. Enfin, du fait de la réduction des activités équestres, les modalités de mise au pré d’une partie des équidés militaires ont également été définies afin que cette période se passe dans de bonnes conditions d’hygiène et de sécurité et dans le respect des exigences réglementaires relatives au bien-être animal.

En métropole, le soutien vétérinaire, placé sous l’autorité de la Direction de la médecine des forces (DMF), est assuré par un maillage de 18 groupes vétérinaires. Leurs effectifs varient généralement entre un et trois vétérinaires et un et trois techniciens vétérinaires.

Les vétérinaires des armées continuent-ils de pratiquer tous les actes de soins en cette période ?

Assurer la continuité des soins aux animaux militaires, chiens et chevaux, est une des missions prioritaires des vétérinaires des armées. Toutefois, à l’instar de ce qui a été préconisé par l’Ordre national des vétérinaires, la réalisation des actes non urgents (détartrages, certaines petites chirurgies, etc.) a été suspendue pendant le confinement. En revanche, les opérations de vaccination des animaux militaires ont été maintenues, en respectant les règles de distanciation sociale et les mesures barrières, car la validité de ces vaccinations est une composante essentielle de la capacité opérationnelle des chiens militaires (aptitude à la projection hors du territoire national) et les animaux militaires constituent des collectivités dont les effectifs peuvent être importants.

Est-ce que vous avez été sollicités pour mettre à disposition du matériel médical auprès des hôpitaux ?

Compte tenu des tensions potentielles sur certains équipements médicaux, le bureau vétérinaire de la Direction de la médecine des forces a procédé à un recensement des matériels des groupes vétérinaires utilisables par des services de réanimation, essentiellement des concentrateurs à oxygène, afin que ceux-ci puissent être rapidement mis à disposition des hôpitaux militaires en cas de besoin.

1. Notre confrère a souhaité garder l’anonymat.

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