QUELS AVANTAGES À LA RADIOGRAPHIE NUMÉRIQUE ? - La Semaine Vétérinaire n° 1853 du 08/05/2020
La Semaine Vétérinaire n° 1853 du 08/05/2020

IMAGERIE MÉDICALE

PRATIQUE CANINE FÉLINE ET NAC

Auteur(s) : CHLOÉ TOUZET*, EYMERIC GOMES**

Outre le gain de temps et d’espace, l’atout majeur du système de radiographie numérique est le traitement de l’image post-développement, permettant d’améliorer grandement la qualité de l’image.

La transition vers le numérique confère de très nombreux avantages, malgré un investissement initial non négligeable lié au changement du système de développement de l’image (il n’est pas nécessaire de remplacer son générateur), du système de lecture, de stockage et de sauvegarde des examens (disque dur, cloud, etc.). À noter que les images peuvent être directement lues sur la console d’acquisition, ou intégrées au sein d’un Pacs (Picture archiving and communication system), constitué d’un réseau intranet, d’un moyen de stockage (serveur, stockage sur place et sauvegarde à distance), d’un logiciel et de stations de lecture.

Un gain d’espace

L’arrêt du développement de fi lms libère l’espace qui était réservé au stockage du matériel de développement, au développement lui-même, et au stockage des clichés.

Un gain de temps

Évidemment, la rapidité du développement fait gagner le temps consacré au développement des fi lms et à la gestion de l’approvisionnement du matériel, mais elle permet également une évaluation prompte du cliché, avec à la clé une optimisation de l’examen. Ainsi, le praticien pourra rapidement décider de refaire un cliché raté, de réaliser des projections supplémentaires ou de mettre fi n à l’examen dès lors qu’il est diagnostique.

Une meilleure accessibilité au dossier médical

L’information numérique permet la portabilité de l’image et donc du dossier médical. La standardisation des données au format Dicom (Digital imaging and communications in medicine) permet la communication entre structures, notamment utile lorsqu’il est nécessaire de référer un cas ou d’obtenir une interprétation par téléradiologie, sans altération de la qualité initiale de l’examen. Les métadonnées associées aux images y lient des informations du dossier médical.

Une optimisation majeure de la qualité de l’image

En système numérique, une gamme de gris est assignée à chaque pixel, tandis que le système argentique est binaire (blanc ou noir). Cette caractéristique de l’information numérique permet, en jouant sur la gamme de gris assignée, de corriger les fortes différences de contraste et ainsi d’évaluer sur la même image des zones d’épaisseur ou de densité très différentes (bassin et genou, os et tissus mous), ou de gommer des erreurs d’exposition dues à un mauvais choix initial de constantes.

Cette optimisation associée à la possibilité d’un posttraitement des images permet une interprétation de meilleure qualité, la variation du contraste autorisant l’évaluation de régions aux caractéristiques différentes sur un même cliché et la magnifi cation augmentant la sensibilité de détection des lésions de petite taille. Enfi n, les calculs de longueurs ou d’angles sont facilités, utiles notamment pour la planification chirurgicale (photo).

Des conséquences pour la radioprotection

Ces optimisations de l’image contribuent à réduire le nombre de clichés radiographiques “ratés”, ce qui représente un atout majeur en radioprotection. Par ailleurs, certains systèmes corrigent la diffusion des rayons, permettant de s’affranchir de l’utilisation d’une grille qui, rappelons-le, nécessite d’augmenter l’exposition (milliampères x secondes). En contrepoint, du fait des corrections apportées par le numérique, les clichés modérément surexposés (donc effectués avec des doses plus importantes) sont moins facilement identifi és. De plus, la rapidité d’acquisition de nouveaux clichés sans surcoût de développement ne doit pas induire une augmentation injustifi ée du nombre de clichés : la justifi cation, l’optimisation et la limitation doivent toujours être respectées.

1. Service d’imagerie médicale du CHV Frégis (Arcueil).

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