DES CAS ASSOCIÉS À STREPTOCOCCUS PLURANIMALIUM CHEZ LE CANARD

De janvier à mars 2018, Streptococcus pluranimalium a été identifié dans 14 élevages de canards mulards prêts à gaver du sud-ouest de la France (Corrèze, Aveyron, Landes, Lot). Ces élevages avaient été touchés par une mortalité brutale d’individus âgés de 15 à 58 jours, pouvant aller de 1,1 à 11 % de mortalité sur un lot¹. Cette détection avait alors motivé une investigation par l’École nationale vétérinaire de Toulouse. Dans ce cadre, 11 souches issues de 11 élevages différents ont été collectées et isolées. 7 ont été envoyées par les vétérinaires praticiens des élevages concernés, et 4 ont été récupérées à la suite des audits réalisés directement par l’école. Des autopsies, associées à des analyses bactériologiques et histologiques, ont été effectuées dans les 4 élevages audités. Deux de ces élevages ont aussi fait l’objet d’une analyse par biologie moléculaire. L’autopsie a révélé des lésions de cardiomégalie et splénomégalie sévères, associées à des foyers nécrotiques. La cardiomégalie était, en général, associée à des lésions d’endocardites végétantes des valves mitrales. L’analyse bactériologique a mis en évidence Streptococcus pluranimalium. L’analyse moléculaire a également confirmé la présence de cette bactérie. En outre, des analyses PCR avaient été réalisées par les vétérinaires sur les cas d’endocardites. Une positivité pour le parvovirus de la maladie de Derszy avait été obtenue pour 7 d’entre eux. Ces résultats peuvent suggérer que Streptococcus pluranimalium est la cause des lésions d’endocardites et d’infarctus spléniques. Pour autant, l’origine de la septicémie sévère observée chez les canards est encore à expliquer. Elle pourrait être secondaire à un facteur immunosuppresseur comme un stress environnemental ou une circulation du virus de la maladie de Derzsy. Cette étude est la première à rapporter des lésions d’endocardites végétantes septiques chez le canard, ainsi que leur association avec le pathogène Streptococcus pluranimalium.

1. Dans deux élevages sévèrement atteints, des canards à becs courts et avec des « profils d’oies » ont été observés, ce qui peut être compatible avec une circulation du virus de la maladie de Derzsy.