BILAN DES ÉPISODES 2013-2018 - La Semaine Vétérinaire n° 1849 du 10/04/2020
La Semaine Vétérinaire n° 1849 du 10/04/2020

BOTULISME AVIAIRE

PRATIQUE MIXTE

FORMATION

Auteur(s) : TANIT HALFON

Article rédigé d’après une présentation faite aux journées de la recherche avicole et palmipèdes à foie gras, les 20 et 21 mars 2019 (C. Le Maréchal et coll, 621-625).

Le botulisme animal est considéré comme une maladie émergente en Europe. Entre 2000 et 2012, 129 foyers de botulisme avaient été rapportés dans la faune sauvage par le réseau d’épidémiosurveillance Sagir et 396 en élevage de volailles par le Réseau national d’observations épidémiologiques en aviculture, une augmentation inexpliquée des foyers dans la filière avicole avait été notée entre 2007 et 2O11. Le laboratoire de Ploufragan de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) avait alors été désigné, en 2012, laboratoire national de référence (LNR) pour le botulisme aviaire et un bilan a été fait. Entre février 2013 et en août 2018, sur 225 suspicions analysées par le LNR, 107 foyers ont été confirmés, à raison de 67 en élevage de volailles et 40 en faune sauvage. Ce nombre de suspicions est stable, et se chiffre à environ 37,5 par an, de même que le nombre de confirmation (moyenne de 18,7 par an). Un peu plus de deux tiers des cas sont diagnostiqués en été, entre juillet et septembre. La faune sauvage est davantage concernée, avec 90 % des épisodes qui sont observés durant cette période, contre un peu plus de 50 % en élevage. La saisonnalité est liée à l’élévation des températures, en particulier celle de l’eau, un facteur à risque pour le déclenchement de la maladie. S’agissant de la faune sauvage, les canards colverts sont les plus touchés, ils sont présents dans 70 % des foyers confirmés. Suivent les cygnes (15 %), ainsi que les bécassines des marais, les goélands, les corneilles, les sarcelles d’hiver, les oies, les fuligules, les morillons, les hérons, les poules d’eau ou encore les canards souchets. Pour l’élevage, près de la moitié des foyers impliquent des dindes, 34 % des poulets ou des poules, 9 % des pintades et 5 % des canards et des faisans. Le type toxinique le plus souvent rencontré est le C/D (80 %), que ce soit en faune sauvage ou en élevage, suivi de très loin par le D/C (9,2 %). Les types D et D/C ont été uniquement identifiés en élevage. Aucun cas de type C ou E n’a été détecté en élevage. À noter qu’un cas associant C/D et E a été mis au jour chez un canard colvert en 2018.

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