LES GESTES BARRIÈRES SONT-ILS FACILES À METTRE EN PLACE ? - La Semaine Vétérinaire n° 1847 du 27/03/2020
La Semaine Vétérinaire n° 1847 du 27/03/2020

EXPRESSION

LA QUESTION EN DÉBAT

Auteur(s) : CHANTAL BÉRAUD

Le respect des gestes barrières est le seul moyen de prévention contre la contamination par le coronavirus. Les praticiens, en contact direct avec la clientèle et non concernés pour l’attribution de masques homologués, doivent parfois faire preuve de créativité pour se protéger.

NOUS FABRIQUONS NOS PROPRES MASQUES EN TISSU

CHRISTOPHE LE DREF Fondateur du groupe Vetalia, interventions à domicile et en urgence en région parisienne

À domicile, notre équipe de vétérinaires d’urgence demande aux propriétaires de respecter plusieurs mesures. Les propriétaires ne doivent pas avoir de contact physique avec le vétérinaire. Il ne doit y avoir qu’une seule personne dans la pièce. Nous ne voulons pas croiser d’enfants, ni de personnes âgées ou toute personne malade, quelle que soit sa maladie. Le client doit se laver les mains au moment de l’arrivée du vétérinaire. Il ouvre aussi pour lui portes, robinets, etc. De son côté, le vétérinaire se lave les mains avant et après chaque consultation et utilise des gants à usage unique pour chaque consultation. Il garde le propriétaire à plus de 1 m de distance et il tient donc lui-même l’animal. Du fait de la rupture des stocks, nous ne disposons malheureusement pas de masques homologués. Mais le propriétaire, s’il en possède, peut en remettre un au praticien. Par ailleurs, nous avons aussi fabriqué des masques qui ont trois couches de tissu, lavables en machine, en suivant les recommandations du CHU de Grenoble.

NOS MÉTHODES S’INSPIRENT DU “DRIVE

SYLVIA GONCALVES Praticienne canine et NAC à Divonne-les-Bains (Ain)

Notre site internet indique que nous ne recevons plus les clients sans rendez-vous. Lors de leur arrivée à la clinique, ils déposent l’animal à l’accueil, donnent leur numéro de portable à notre assistante, puis retournent à l’extérieur. Le vétérinaire appelle ensuite le propriétaire et mène la consultation par téléphone. Enfin, ce dernier revient à l’accueil récupérer son animal et son traitement. Quant aux médicaments et aux aliments, ils doivent être commandés par e-mail, de manière à ce que les clients puissent directement récupérer à l’accueil un panier déjà préparé. S’il doit y avoir un client dans la salle d’attente, le nombre en est restreint : un client à la fois dans notre clinique de Gex, trois au maximum dans celle de Divonne. Pour cet accueil restreint, nous avons réduit les équipes. à Divonne, nous sommes d’habitude trois vétérinaires, contre actuellement deux, à travailler à 50 %. Les vétérinaires à la clinique peuvent cependant appeler les autres qui sont d’astreinte à la maison, s’il se présente trop de travail vital à accomplir.

NOUS AVONS ACQUIS DU MATÉRIEL QUE NOUS PARTAGEONS

CLAIRE MEUNIER Praticienne canine à La Rochelle (Charente-Maritime)

La clinique cherche à acheter des comptoirs en plexiglas, afin de séparer nos réceptionnistes des clients. Nous avons aussi fait l’acquisition de lunettes de protection, de gants et de masques, dont nous avions constitué un stock il y a environ un mois et demi, en anticipant la crise sanitaire. Pour dépanner un confrère du réseau AniCura, nous lui avons déjà envoyé plusieurs boîtes de masques. Afin d’aider la médecine humaine dans le cadre de cette pandémie, nous recensons également le reste du matériel (de type oxygénateurs) pour voir ce que nous pourrions prêter, sans pour autant créer de pénurie au sein de notre établissement.

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