LES CRITÈRES DE CHOIX - La Semaine Vétérinaire n° 1847 du 27/03/2020
La Semaine Vétérinaire n° 1847 du 27/03/2020

APPAREIL DE RADIOGRAPHIE NUMÉRIQUE

PRATIQUE CANINE FÉLINE ET NAC

Auteur(s) : LUCILE GROS*, EYMERIC GOMES1**

Prix, type d’appareil, qualité du matériel et investissements secondaires sont autant d’éléments à considérer au moment d’acquérir un appareil de radiographie numérique.

De par l’investissement requis et les nombreux équipements sur le marché, le choix d’un appareil de radiographie numérique peut être difficile. Passage en revue des principaux points à connaître pour faire le bon choix.

Des systèmes avec ou sans cassettes

Les systèmes de radiographie numérique reposent sur différentes technologies de détection et de lecture de l’image. Le système computed radiography (CR) permet la formation de l’image par l’intermédiaire d’une cassette, conservant provisoirement les informations des rayons X. Un processus séparé de développement de la cassette dans un lecteur numérique aboutit à l’obtention d’une image.

Le système direct radiography (DR) permet la formation de l’image sans l’intermédiaire de cassette. Dans ce cas, il existe plusieurs types de détecteurs : d’une part, les capteurs plans qui présentent les meilleures qualités techniques ; d’autre part, les détecteurs CCD, pour charged couple device, qui utilisent une étape de conversion des rayons X en information lumineuse avant de former l’image. Chaque système possède une detective quantum efficiency (DQE) propre qui reflète son efficacité à convertir le rayon X incident en image.

Prix initial versus coût de maintenance

Il faut compter entre 20 000 et 35 000 € pour un système CR, auquel s’ajoute le prix des cassettes (jusqu’à 800 € par unité en fonction de la taille). Et entre 30 000 et 100 000 € pour un système DR, les systèmes à capteurs plans étant les plus chers. Malgré le prix initial plus attractif du système CR, il convient de prendre en compte l’usure des cassettes au cours du temps et une maintenance plus onéreuse par rapport aux systèmes DR. Le coût de cette dernière, ainsi que la disponibilité des équipes d’assistance et de dépannage est variable selon les entreprises et constitue un point déterminant lors de l’achat d’un appareil.

La principale limite du système CR est qu’il est plus chronophage, en raison du temps passé à manipuler l’animal et les cassettes, sans compter le temps de numérisation de l’image. Alors que l’apparition du cliché est quasiment immédiate avec le système DR, permettant d’effectuer plus d’examens avec moins de personnel en un temps donné.

L’activité de la clinique est déterminante

Pour les deux systèmes, il existe une large gamme de qualité de matériel, autant pour celle du tube du générateur, du détecteur ou même de la table. Par exemple, les capteurs plans en silicium bénéficient d’une meilleure absorption des rayons, d’une sensibilité et d’une résolution plus élevées par rapport aux détecteurs CCD. Une bonne qualité du matériel aura un coût initial supérieur, mais peut avoir un amortissement à moyen et long terme plus intéressant (réduction du temps de technique, meilleure résistance à l’usure, etc.). La qualité de l’image sera également différente et ses caractéristiques doivent correspondre à l’activité principale de la clinique : certains détecteurs et réglages seront plus précis pour des examens d’orthopédie ou des évaluations thoraciques. La prévisualisation de radiographies réalisées avec différents systèmes peut être demandée au technicien avant de prendre une décision.

Ne pas négliger l’exploitation des images

Un dernier investissement à prendre en compte sera l’écran de relecture, dont le prix varie entre 150 et 3 000 €. Finalement, l’avantage majeur de la radiographie numérique est l’enregistrement des images sous le format Dicom, permettant leur envoi par e-mail et leur modification (paramètres d’exposition, par exemple). Les logiciels d’exploitation des images Dicom et le stockage des clichés sur un serveur informatique sécurisé, ou picture archiving and communication system (Pacs), représentent un coût supplémentaire. Leur archivage sur un système Pacs n’est pas obligatoire et des sauvegardes régulières sur disque dur ou DVD peuvent être suffisantes dans les petites structures. Mais cela se révèle indispensable lorsqu’un grand nombre de clichés sont réalisés.

1. Service d’imagerie médicale du CHV Frégis (Arcueil).

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