« LE VOLUME DE TRAVAIL EN RURALE N’A PAS CHANGÉ » - La Semaine Vétérinaire n° 1847 du 27/03/2020
La Semaine Vétérinaire n° 1847 du 27/03/2020

ANALYSE

ENTRETIEN AVEC JOCELYN AMIOT, PRATICIEN MIXTE À LA CLINIQUE VÉTÉRINAIRE MIXTE À DOMINANTE ALLAITANTE DE MONESTOY, À ÉPINAC (SAONE-ET-LOIRE)

Avec les mesures de confinement mises en place par le gouvernement pour lutter contre l’épidémie de Covid19, comment s’organise votre travail à la clinique ?

Nous communiquons avec nos clients via Facebook et par liste de diffusion afin de les informer qu’il faut prendre rendez-vous avant de se rendre à la clinique. D’ailleurs, nous avons mis en place deux accès au bâtiment distincts : un pour les éleveurs et un autre pour les clients en canine, et seul l’accès à un client à la fois est autorisé. La délivrance au comptoir, notamment dans le cadre du BSE, se fait avec des colis déjà préparés. Nous avons délimité des zones dans la clinique de façon à ce que les clients ne soient pas trop proches des salariés (distance de 1,5 m) et nos salariés peuvent mettre des masques chirurgicaux et enfiler des gants. Sur la porte de la clinique un panneau d’affichage récapitule les consignes à respecter.

Quels changements connaissez-vous dans votre activité rurale ?

Avec cette crise, le volume de travail en rurale n’a pas changé, car à cette époque de l’année les visites concernent surtout les animaux malades. En revanche, nous avons arrêté pour le moment de prendre des rendez-vous de suivi de reproduction, même si d’ici 15 jours nous devrons recommencer (avant la mise au pré) à pratiquer des échographies pour les diagnostics de gestation. Dans le cadre de nos contrats de soins avec les éleveurs, nous poursuivons seulement les visites aux animaux malades. Nous avons arrêté celles de parage fonctionnel préventives, ainsi que l’écornage. Néanmoins, dans le cadre de la gestion des maladies réglementées, la prophylaxie continue jusqu’au 31 mars et les LVD sont d’ailleurs contraints de faire les analyses de nos prélèvements. La vaccination FCO se poursuit sur les broutards envoyés à l’export seulement. La vaccination des veaux est, quant à elle, reportée au sevrage ou cet automne, car elle est moins pressée. Même si la vaccination avant exposition au virus serait justifiée !

Quel est le retour des clients ?

Ils comprennent, ils sont assez résignés face à la situation. Après un effet de panique le premier jour, cela commence déjà à se temporiser petit.

TÉMOIGNAGE
JULIEN HERLA
Praticien rural à Guéméné Penfao (Loire-Atlantique), vétérinaire associé du groupe G3VET
Nous avons procédé à une réorganisation

Les mesures prises par le gouvernement pour lutter contre le coronavirus, appuyées par les préconisations de l’Ordre, ont réduit drastiquement le spectre d’activité légitime en cette période de confinement. Malgré le statut un peu “à part” de notre profession (ni commerçant, ni profession de santé, ni métier indispensable au bon fonctionnement du pays…), nous essayons de rester logiques et de faire le tri dans les actes nécessaires ou à reporter. Il en découle une réduction des effectifs : nous avons fermé une structure sur trois, conservé quatre vétérinaires sur dix en activité et trois ASV sur neuf. Les gardes sont maintenues, mais ayant mis en chômage partiel certains vétérinaires, la fréquence pour ceux qui restent augmente forcément. Nous ne sommes pas encore au stade du regroupement avec d’autres cliniques, mais cela pourrait venir.

Abonné à La Semaine Vétérinaire, retrouvez
votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr