PAS DE PANIQUE - La Semaine Vétérinaire n° 1845 du 13/03/2020
La Semaine Vétérinaire n° 1845 du 13/03/2020

ÉDITO

Auteur(s) : MICHAELLA IGOHO-MORADEL

Fonctions : Cheffe de rubrique pharmacie et réglementation

Une bagarre pour du papier hygiénique, des magasins qui manquent d’eau, de riz, de pâtes, des animaux domestiques abandonnés… Depuis le début de la crise du coronavirus, en décembre 2019, des comportements irrationnels sont constatés un peu partout dans le monde. Les théories les plus folles pullulent sur les réseaux sociaux. Face à la peur de la contamination croisée qui peut gagner les propriétaires, le vétérinaire figure en première ligne. Une voix audible et rationnelle pour rappeler qu’à ce stade, aucun élément ne permet de penser que chiens, chats et autres animaux de compagnie jouent un rôle épidémiologique dans le Covid-19. En outre, le praticien n’a-t-il pas aussi des interrigations ? Est-il raisonnable de s’inquiéter lorsque, par exemple, des journaux titrent à la chaîne sur une éventuelle pénurie de médicaments (y compris vétérinaires) ? Alors, oui, la Chine est un producteur majeur de principes actifs utilisés dans la fabrication de médicaments commercialisés en Europe. Oui, la Chambre de commerce européenne a estimé que les officines mondiales pourraient faire face à une pénurie, en raison du ralentissement, voire de l’arrêt de la production chinoise, engluée dans la crise. Cela suffit-il à conclure que la chaîne d’approvisionnement est grippée ? Non. Il est plus sage de reconnaître qu’il est encore trop tôt pour répondre à cette question par l’affirmative. D’ailleurs, les autorités sanitaires, tant au niveau européen que national, disent être sur le qui-vive et tiennent un discours des plus rassurants pour ceux que la panique guette. « Nous ne souhaitons pas être une source d’alerte supplémentaire », indique Jean-Pierre Orand, directeur de l’Agence nationale du médicament vétérinaire, qui choisit la voie de la prudence. Les laboratoires, eux, rassurent. Leurs stocks sont en quantité suffisante pour faire face à la demande à court terme. Et après ? Et si la situation n’évoluait pas favorablement ? Là encore, il est trop tôt pour penser au pire.

Lire en pages 12 et 13 de ce numéro.

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