IMPACT DE LA LUZERNE ENRUBANNÉE SUR LES PORCS EN CROISSANCE - La Semaine Vétérinaire n° 1844 du 06/03/2020
La Semaine Vétérinaire n° 1844 du 06/03/2020

RATIONNEMENT

PRATIQUE MIXTE

FORMATION

Auteur(s) : TANIT HALFON

En élevage biologique, la réglementation impose de distribuer des fourrages grossiers aux animaux. En outre, l’autonomie protéique est recherchée. Dans ce contexte, un essai a cherché à évaluer si un apport de légumineuses fourragères sous forme de fourrage grossier, ici de la luzerne1, permettait de réduire la quantité d’aliment commercial distribuée à des porcs en engraissement. Pour ce faire, une étude est menée sur deux bandes de 60 animaux, avec pour objectif de comparer 5 traitements. Au lot de contrôle qui ne reçoit pas la luzerne, s’ajoutent les lots supplémentés en luzerne R0, R10, R15 et R22. Les animaux RO reçoivent un aliment commercial à volonté, quand les 3 autres sont rationnés respectivement à - 10 %, - 15 % et - 22 % par rapport aux lots témoins et RO. La luzerne enrubannée est distribuée à volonté à tous les animaux du groupe “traité”. L’analyse des résultats montre que la luzerne est bien acceptée par les porcs, sa consommation augmentant significativement avec l’intensité de rationnement (26,8 kg de matière sèche (MS) par porc pour RO versus 49,9 kg MS par porc pour R22). Néanmoins, si les animaux du groupe RO présentent une croissance significativement plus grande que ceux du groupe témoin, la vitesse de croissance est impactée par le rationnement. En revanche, les rendements en carcasse des porcs nourris avec de la luzerne ne sont pas impactés. De plus, le taux de muscle des pièces augmente avec l’intensité de rationnement, en lien avec des épaisseurs de gras G3 réduites pour les lots R15 et R22. Pour les auteurs de l’étude, distribuer de la luzerne enrubannée est donc possible à condition d’envisager une restriction limitée (- 10 %) de la ration. Cette restriction permettrait une économie d’aliment à hauteur de 17 € par porc. En outre, l’apport de fourrages grossiers limite la compétition à l’auge.

1. La luzerne est riche en protéines et fréquemment utilisée dans les rotations de culture en élevage biologique.

Article rédigé d’après une conférence présentée aux 51e journées nationales de la recherche porcine, à Paris (5 et 6 février 2019). S. Ferchaud et coll., 51, 115-11.

Nourrir les porcs avec de la luzerne n’aurait pas d’incidence sur les rendements en carcasse.© Stéphane Ferchaud
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