CORONAVIRUS ET ANIMAUX DE COMPAGNIE : NE PAS CÉDER À LA PSYCHOSE - La Semaine Vétérinaire n° 1844 du 06/03/2020
La Semaine Vétérinaire n° 1844 du 06/03/2020

ÉPIDÉMIE

ANALYSE

Auteur(s) : ANNE-CLAIRE GAGNON

Les organisations vétérinaires mondiales et nationales se mobilisent pour rassurer les propriétaires d’animaux de compagnie face à l’épidémie de Covid-19.

Hongkong est le seul pays à avoir déclaré à l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE), le 29 février, un événement épidémiologique exceptionnel avec le cas, au domicile d’une personne infectée par le Covid-19, d’un chien non malade, pour lequel « les écouvillons nasaux et oraux se sont révélés positifs au Sars-CoV-2 (test par PCR). L’animal n’a présenté aucun signe clinique spécifique (…). Les investigations se poursuivent pour déterminer la durée de détection du virus (…). À Hongkong, les mammifères domestiques détenus dans des ménages où des cas humains de Covid-19 ont été confirmés seront placés sous quarantaine et surveillance vétérinaire durant 14 jours ».

Rassurer les propriétaires

La Direction générale de l’alimentation (DGAL) a repris sur sa page le message rassurant de l’OIE : « À l’heure actuelle, il n’existe pas de preuve indiquant que les animaux de compagnie ou autres animaux domestiques puissent être contaminés par le virus du Covid-19. Il n’y a pas non plus de preuve que les animaux de compagnie ou autres animaux domestiques puissent être une source d’infection de l’homme par le Covid-19. » De son côté, l’Association française des vétérinaires pour animaux de compagnie (Afvac), par la voix de son président Jean-François Rousselot, se déclare « très soucieuse des conséquences diverses de cette épidémie. Nous avons échangé auprès de l’Académie vétérinaire de France pour l’aspect scientifique, celle-ci ayant de nombreux liens avec les virologues et épidémiologistes compétents et auprès de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses). Nous attendons des informations scientifiques solides pour adapter la communication à la réalité de l’épidémie dans notre pays et ne souhaitons pas prendre de risques inutiles, en effrayant les propriétaires d’animaux de compagnie par des informations prématurées. Les mesures d’hygiène entre humains et entre humains et animaux sont à respecter absolument, car ce sont les moyens les plus simples et les meilleurs de lutte contre toutes les maladies infectieuses ».

Pas de lien entre les coronavirus félins, canins et humains

Niels Pedersen, professeur émérite à l’université vétérinaire de Davis (Californie, États-Unis), a précisé « qu’il n’y a absolument pas de preuve d’un lien entre les infections à coronavirus de chats et la maladie humaine. Les coronavirus existent chez la plupart des animaux et sont très spécifiques de chaque espèce. Quasiment chaque espèce animale a son propre coronavirus, et parfois même plusieurs. Les coronavirus existent chez la plupart des espèces animales qui vivent aux côtés de l’être humain, comme les chats et les chiens. Les coronavirus félins et canins, qui intéressent le plus le public, ne sont pas transmissibles à l’être humain et vice-versa (…). De nombreux coronavirus ont été séquencés et leurs parentés entre eux déterminées. Les coronavirus communs provoquant un rhume chez l’être humain (OC43, 229E et NL63) appartiennent au groupe des α-coronavirus, tout comme les coronavirus des chats (et des chiens). Les souches les plus récentes de coronavirus isolées chez les êtres humains, Mers, Sras2 et Wuhan (Sars-coV-2) sont issus de β-coronavirus des chauves-souris, probablement grâce à une infection intermédiaire d’autres animaux comme les dromadaires ou les civettes. »

Si l’efficacité des antiviraux comme le GS-441524 et le GC376 a été validée pour la guérison de la PIF1, le remdesivir semble la molécule la plus prometteuse contre le Sars-CoV-2.

1. Péritonite infectieuse féline.

2. Syndrome respiratoire du Moyen-Orient, syndrome respiratoire aigu sévère.

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