L’étalon blanc

À la frontière de la Mongolie et de la Sibérie russe, les tribus nomades du Darhat élèvent depuis des siècles de petits chevaux puissants et rustiques, qu’ils gardent à moitié sauvages et accompagnent dans leurs migrations saisonnières des steppes aux montagnes. Depuis quelques années, des voleurs s’emparent de ces chevaux pour en revendre la viande, très prisée. Grand prix du dernier Festival international du film et du livre d’aventure de La Rochelle (Fifav), ce documentaire nous immerge au cœur de cette culture nomade et animiste dont le cheval est la grande figure totémique. Le réalisateur Hamid Sardar y suit de très près un authentique héros de western, cavalier hors du commun capable de dompter les chevaux les plus farouches, à ses heures redoutable lutteur mais aussi… justicier. Lorsque son meilleur étalon blanc (efficace gardien contre les loups) disparaît avec une partie de son troupeau, Shukhert, accompagné de son chien, part sur la trace des bandits. Campant dans la taïga, chassant l’écureuil, se fabriquant lui-même des skis pour avancer plus vite, sa traque solitaire dans la neige prend des allures d’épopée. À travers cette contrebande de chevaux qui ravive les rivalités tribales et réduit l’animal à une marchandise, le film illustre comment l’économie de marché profane cette culture ancestrale. Au sein d’une nature encore vierge, somptueuse et sévère, les spectaculaires images de la traque farouche de Shukhert nous ouvrent pourtant à un monde d’aventures qui lui résiste. 

Le Cavalier mongol d’Hamid Sardar, France, 1 h 25, diffusion sur Arte le samedi 8 février à 20 h 50 (et jusqu’au 7 avril sur Arte.tv).