LE BIEN-ÊTRE ANIMAL S’INVITE DANS LA CAMPAGNE DES MUNICIPALES - La Semaine Vétérinaire n° 1839 du 31/01/2020
La Semaine Vétérinaire n° 1839 du 31/01/2020

ANALYSE

Auteur(s) : BÉNÉDICTE ITURRIA

Un pacte “Homme et animal, une vie commune” vient d’être proposé par notre confrère Loïc Dombreval, député, à la veille des élections municipales. Décryptage de ces propositions dont plusieurs nécessiteront une étroite collaboration entre les vétérinaires et les municipalités.

Notre confrère Loïc Dombreval vient de dévoiler une initiative pour améliorer le rapport homme-animal dans la cité : le pacte “Homme et animal, une vie commune”. À deux mois des élections municipales, ce pacte présente 20 mesures fortes que les candidats pourront intégrer dans leur programme et que les futurs élus pourront adopter pour faire cohabiter harmonieusement l’homme et l’animal à l’échelle communale. Il est le fruit du recensement des meilleures pratiques déjà en place dans certaines communes françaises.

Plusieurs de ces propositions nécessiteront une collaboration étroite entre les vétérinaires et les municipalités.

La première est de créer une délégation à l’animal en ville. Les suivantes sont organisées en trois thématiques :

– la maîtrise durable des populations d’animaux susceptibles d’entraîner des dommages ou de causer des nuisances ;

– la gestion des animaux sauvages et le soutien de la biodiversité urbaine ;

– l’accueil et l’accompagnement des animaux de compagnie.

Parmi les mesures proposées, le pacte recommande, par exemple, de ne plus pratiquer l’euthanasie des chats errants et de recourir systématiquement au statut de "chats libres", qui prévoit notamment pour la stérilisation un partenariat entre les maires, les associations de protection animale et les vétérinaires. Dix mesures concernent les animaux de compagnies, telles que :

– mettre en place une permanence “antimaltraitance animale” ;

– proposer aux habitants des cours d’éducation canine et de sensibilisation. Ceci se fera sur la base d’une contractualisation avec des vétérinaires et des éducateurs canins ;

– créer un cimetière animalier municipal ;

– budgétiser des aides financières pour aider les populations fragiles en situation de difficultés économiques à stériliser et à prendre soin de leurs animaux ;

– favoriser les " haltes » canines ou félines pour des gardes temporaires d’animaux de personnes isolées ou fragiles durant leur hospitalisation ;

– s’engager à respecter l’article L. 211-24 du Code rural et de la pêche maritime qui dispose que chaque commune doit prévoir une fourrière ou pouvoir avoir recours à celle d’une commune voisine ;

– accompagner financièrement les refuges et associations locales dans la promotion de l’adoption.

L’animal, enjeu de société

Dans le communiqué présentant ce pacte, Loïc Dombreval a déclaré : " Plus encore qu’un objet politique, la place de l’animal est un enjeu de société. » En cette période de campagne électorale, un sondage1 réalisé par l’Institut français d’opinion publique (Ifop) pour la Fondation 30 Millions d’amis a montré que 59 % des Français inscrits sur les listes électorales estiment que les mesures annoncées par un candidat en faveur de la cause animale sont susceptibles de les inciter à voter pour lui aux élections municipales. Ce score élevé est encore plus net chez les 18-24 ans puisqu’il atteint 78 %. Ces résultats réjouissent notre confrère : « Une forte majorité de personnes souhaite que la question de la protection animale soit davantage traitée. Cela incitera beaucoup de candidats à intégrer un chapitre consacré à ce sujet ». Le bien-être animal est plus que jamais une des préoccupations des citoyens.

1. Sondage mené du 15 au 16 janvier 2020 auprès d’un échantillon de 1 010 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

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