LA FINANCIARISATION EN MARCHE

Deux ans. Au bout de ce délai, « le paysage français aura totalement changé », prévoit le PDG du réseau VetOne¹. La métamorphose est en effet en marche, avec une profession mûre pour le changement, analyse de son côté le directeur d’IVC Evidensia France. Un peu plus d’un an après leur arrivée dans l’Hexagone, les géants européens IVC Evidensia et Anicura comptent déjà dans leur escarcelle huit structures, dont deux CHV, tandis que VetPartners lorgne sur le marché français. Les réseaux français, adossés ou non à des fonds d’investissement, continuent de leur côté leur expansion. Un succès qui s’affiche dans un contexte où recruter, voire transmettre, relève du sacerdoce. Avec leurs services de ressources humaines, des politiques de rachat de cliniques et des conditions de travail aptes à séduire les jeunes recrues, ces groupes offrent une solution séduisante. Autre argument fort : la possibilité d’investissement dans les plateaux techniques pour répondre à une clientèle toujours plus demandeuse de soins poussés. Des services premium donc, mais y a-t-il en contrepartie un revers de la médaille ? Investisseurs et liberté décisionnaire sont-ils compatibles ? Oui, répondent d’une même voix les groupes et premiers vétérinaires à avoir rejoint ces réseaux dans l’air du temps. Non, rétorque le récent Sevif, syndicat de vétérinaires revendiquant leur indépendance². « L’avenir des structures vétérinaires indépendantes existe et il est radieux », analyse son président, pointant du doigt l’antagonisme entre dépendance financière et indépendance d’exercice. Alors, la “corporatisation” : miroir aux alouettes ou panacée ? Rendez-vous dans deux ans.

1. Lire pages 32 à 37 de ce numéro.

2. Lire La Semaine Vétérinaire n^os 1816-17 des 5 et 12/7/2019, page 10.