CANIS MUNDO S’OUVRE A LA PROFESSION - La Semaine Vétérinaire n° 1839 du 31/01/2020
La Semaine Vétérinaire n° 1839 du 31/01/2020

GARDERIE POUR CHIENS

PRATIQUE CANINE FÉLINE NAC

ANALYSE

Auteur(s) : VALENTINE CHAMARD

CRÉÉE IL Y A UN AN PAR UNE CONSŒUR, CETTE STRUCTURE EST NÉE POUR RÉPONDRE À UNE CARENCE DANS LA COUVERTURE DES BESOINS ÉTHOLOGIQUES DES CHIENS. SA FONDATRICE ESPÈRE ÊTRE REJOINTE PAR D’AUTRES VÉTÉRINAIRES POUR L’ÉPAULER.

La plupart des troubles du comportement des chiens rencontrés en clinique proviennent du manque de couverture de leurs besoins éthologiques, en particulier d’un manque d’interactions sociales. La solitude des chiens est un fléau », analyse Anne-Laure Sivignon, praticienne à Champs-sur-Yonne (Yonne). Face à ce constat, elle décide de créer une structure, indépendante de sa clinique, où les chiens pourraient se côtoyer, se dépenser et développer un comportement propre à leur espèce, sous l’œil vigilant d’éducateurs. Le concept de Canis Mundo était né. Quelques mois plus tard, en mai 2019, le projet se concrétise sous forme d’une “garderie de jour” de 400 m2. Que la garde soit ponctuelle ou plus régulière, le but des six éducatrices (chacune à leur compte et effectuant des vacations dans la structure) est toujours le même, celui de (re)sociabiliser les chiens et de prévenir ou d’améliorer les troubles du comportement. Pour que la cohabitation se passe au mieux, un entretien approfondi avec le propriétaire est réalisé au moment de l’inscription pour anticiper d’éventuels comportements inadaptés de l’animal vis-à-vis des autres chiens et proposer des solutions éducatives (« toujours positives ») le cas échéant. Puis une séance d’adaptation d’une ou deux heures est proposée. Ensuite, un programme sur-mesure est mis en place (gardes longues si le chien est destructeur ou, au contraire, courtes en cas d’hyperattachement, tranches de quelques heures pour un animal qui a besoin de se dépenser, etc.). Et ça marche. « Le chien est transformé au bout de quelques séances », assure notre consœur. Autre volet du projet, la création à moyen terme de séminaires pour les professionnels et de formations et ateliers ludiques pour les propriétaires.

Un financement difficile à porter seule

Si la structure permet de répondre à une demande (souvent non formulée) des propriétaires, notre consœur regrette un accueil mitigé de la part des confrères. « Mon souhait est que les praticiens considèrent cette structure comme un service rendu à leur clientèle. Elle ne se place en aucun cas dans une forme de concurrence. Au contraire, le chien sociabilisé devient plus calme et a davantage confiance en l’humain, un vrai plus pour le vétérinaire lors de la consultation ». Anne-Laure Sivignon, qui a monté seule le projet et s’occupe des aspects financiers et administratifs, mais qui exerce à temps plein dans sa clinique et n’intervient pas auprès des animaux confiés à Canis Mundo, émet le vœu d’être rejointe par d’autres confrères, quel que soit leur lieu d’exercice. « Je voulais créer quelque chose d’utilité publique, mais j’ai besoin d’être suivie dans l’animation et le financement de cette structure. J’aimerais que notre profession s’empare du sujet, qui lui donne une bonne image », conclut notre consœur, qui est ouverte à toute discussion constructive.

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