BIENTÔT DES AVANCÉES SUR LA DÉLÉGATION DES ACTES ? - La Semaine Vétérinaire n° 1837 du 17/01/2020
La Semaine Vétérinaire n° 1837 du 17/01/2020

VŒUX DE L’ORDRE

ANALYSE

Auteur(s) : JEAN-PAUL DELHOM

Jacques Guérin, président du Conseil national de l’Ordre des vétérinaires, a présenté ses vœux pour 2020, le 7 janvier à Paris. L’occasion d’une analyse sur les dossiers phares qui animent notre profession.

Les vétérinaires ont désormais leur marque “Vétérinaire pour la vie, pour la planète” déclinée, de différentes manières, qui affirme les ambitions de la profession depuis sa conception en 2019. La Journée nationale vétérinaire sera d’ailleurs reconduite le 7 février prochain. Une marque, mais aussi une feuille de route tracée pour la profession ? C’est la volonté de Vetfuturs France et de la feuille de route consacrée au réseau des vétérinaires en territoires ruraux et en productions animales, qui développent une vision dont « le gouvernement s’est saisi à travers l’agenda rural », estime Jacques Guérin.

Pallier les déserts vétérinaires

Créé depuis bientôt 10 ans, l’Observatoire national démographique de la profession vétérinaire a montré son intérêt pour les besoins futurs en diplômés vétérinaires. C’est aussi un outil de discrimination des zones à risque en matière de déserts vétérinaires et, à ce titre, il devrait être inscrit dans la loi en tant que mission assumée par l’Ordre des vétérinaires, estime Jacques Guérin. Ces zones seraient éligibles aux aides avec contreparties, en particulier pour la continuité et la permanence des soins. Cette obligation pourrait être déléguée par convention entre vétérinaires. Il faut privilégier l’exercice en groupe et « préciser les conditions dans lesquelles un vétérinaire est autorisé à prescrire après avoir établi un diagnostic sans être systématiquement au chevet du malade ».

Une mission conduite par le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER) recommande à la Direction générale de l’alimentation (DGAL) de soutenir le projet Calypso (plateforme de collecte et de stockage des données), en ce qu’il est un projet structurant pour la profession et un moyen indispensable pour préserver un maillage vétérinaire dans les territoires. La phase opérationnelle doit démarrer rapidement pour préserver son dynamisme et être au rendez-vous européen de 2023, pour ce qui concerne les cessions des médicaments contenant des antibiotiques.

Des soins pour tous

En novembre dernier, le Conseil économique social et environnemental a estimé que le bien-être des animaux de production ne pourrait exister « sans des conditions de vie et de travail satisfaisantes pour les êtres humains ».

La profession vétérinaire se doit de préserver un accès aux soins pour tous. L’Ordre des vétérinaires est à la disposition de notre confrère et député Loïc Dombreval en charge de cette mission.

La délégation d’actes en réflexion

Le président souhaite des avancées sur le dossier autorisant des personnes non vétérinaires, salariées d’un vétérinaire, à réaliser des actes auprès des animaux sous l’autorité médicale de ce dernier, sans oublier les actes effectués dans les écoles par des auxiliaires, des étudiants et des docteurs vétérinaires non inscrits au tableau et en formation de remise à niveau. En parallèle un métier d’infirmier vétérinaire de niveau licence est à créer.

Devant les très nombreux dossiers de candidatures pour l’ostéopathie animale pratiquée par des personnes non vétérinaires et non inscrites au registre national d’aptitude, le conseil national souhaite que la fréquence des épreuves d’aptitude augmente sans en abaisser le niveau. Enfin, l’Ordre « se montrera particulièrement vigilant en 2020 à l’encontre des personnes qui pratiquent des actes vétérinaires en toute illégalité ».

© Jean-Paul Delhom
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