La toxoplasmose reste une maladie rare chez l’humain - La Semaine Vétérinaire n° 1836 du 10/01/2020
La Semaine Vétérinaire n° 1836 du 10/01/2020

SYNTHÈSE

PRATIQUE CANINE

L'ACTU

Auteur(s) : TAREK BOUZOURAA  

Dans un guide, des experts de l’Association américaine des praticiens félins (AAFP) se penchent sur les infections zoonotiques que le chat peut transmettre à l’humain, avec un focus sur la toxoplasmose.

De nouvelles directives relatives aux infections zoonotiques chez le chat ont été récemment publiées1. Leur but est de remettre à jour les informations disponibles et d’apporter aux vétérinaires, aux médecins et aux propriétaires un maximum de données concernant les risques associés à la détention d’un chat. Le texte fournit également un ensemble de recommandations relatives aux pratiques prophylactiques, à l’alimentation des chats, aux bilans annuels de santé recommandés, aux tests de dépistages infectieux, à la manipulation des chats sains et malades, ainsi qu’aux précautions à prendre en cas de contact et/ou de morsure par un chat.

Une faible séroprévalence chez l’équipe vétérinaire

Le thème de la toxoplasmose occupe une place majeure dans les préoccupations et les recommandations. Chez le chat, elle entraîne le plus souvent une infection infraclinique, tandis qu’elle engendre rarement une diarrhée, une maladie polysystémique, voire des signes nerveux et ophtalmologiques. Chez l’homme, il en est de même puisque peu d’atteintes graves sont recensées. Bien que chez le chat la toxoplasmose soit principalement contractée via l’ingestion d’oocystes sporulés, la maladie chez l’homme est plus fréquemment rencontrée après consommation d’eau ou d’aliments contaminés. Le contact direct avec un chat n’est en effet pas un facteur de risque avéré de toxoplasmose. En outre, la plupart des études chez les propriétaires de chats ont révélé une absence de corrélation entre le fait de posséder un chat et de contracter la maladie. Cette observation est par ailleurs identique chez les patients immunodéprimés et ceux souffrant du VIH. Une autre étude auprès d’une population de personnel vétérinaire soignant a révélé une faible séroprévalence, indiquant ainsi le manque d’association entre le contact rapproché quotidien avec les chats et la séropositivité au toxoplasme. De plus, dès lors qu’ils ont déjà été exposés aux toxoplasmes, des chats réinfectés ne sont en général pas à nouveau excréteurs d’oocystes ou en n’évacuent que de très faibles quantités. De manière intéressante, l’administration expérimentale de ciclosporine n’a pas entraîné de nouvelle excrétion.

1 Lappin M. R., Elston T., Evans L. et coll. 2019 AAFP feline zoonoses guidelines. J. Feline Med. Surg. 2019;21:1008-1021.

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