Impact des tapis sur les problèmes locomoteurs - La Semaine Vétérinaire n° 1832 du 29/11/2019
La Semaine Vétérinaire n° 1832 du 29/11/2019

CONFÉRENCES

PRATIQUE MIXTE

Formation

Auteur(s) : TANIT HALFON  

Une étude s’est penchée sur l’impact de tapis en caoutchouc sur les truies gestantes en grands groupes, plus particulièrement sur la santé de leurs pattes. Des truies multipares de trois élevages commerciaux de Bretagne, deux de 250 truies et un de 700, ont été suivies pendant deux gestations successives. Réparties en 10 bandes de 26 à 70 truies et gardées en groupe pendant la période de 28 jours après l’insémination à 7 jours avant la mise bas, elles occupaient soit des cases avec caillebotis intégral (truies C), soit des cases avec des tapis dans les aires de repos (truies T)1. Au final, 635 truies ont pu être observées durant l’étude. L’analyse des résultats a montré des scores de boiterie moins bons en fin de première (G1) et deuxième gestations (G2) pour les truies C et T, sans qu’aucune différence ne soit notée entre les deux groupes, mais avec plus de risque de développer des boiteries pour les truies C. Les scores de bursite ne différaient pas non plus en fin de G1, mais sont significativement plus bas pour les truies T en fin de G2. Concernant les onglons, les différences entre les groupes n’étaient significatives qu’en fin de G1 et en début de G2, mais pas en fin de G2. Aucune différence n’a été notée pour le nombre de blessures2, ainsi que pour l’état d’engraissement. En revanche, l’état de propreté était moins bon pour les truies T, probablement lié à une pente d’évacuation des déjections insuffisante. D’après les auteurs, l’effet positif du tapis est confirmé, cependant, il est limité car le tapis n’implique pas de disparition des troubles locomoteurs, des bursites ou des lésions aux onglons. Néanmoins, il est possible que les résultats aient été meilleurs en cas d’installation du tapis sur toute la surface de la case, et pendant une période plus longue. À noter que des tapis ont dû être changés dans un élevage, après avoir été mordillés par les animaux, rappellant l’importance d’équiper les cases de matériel d’enrichissement.

1 Pendant l’insémination, la mise bas et l’allaitement, les truies étaient logées dans des cases avec caillebotis.

2 Les blessures sont majoritairement des griffures liées au combat entre truies. Aucun ulcère aux épaules n’a été observé.

Article rédigé d’après une conférence présentée aux journées 2019 de la recherche porcine. F. Pol et coll. 51, 13-18.

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