Congrès de l’Avef : une fréquentation en hausse - La Semaine Vétérinaire n° 1832 du 29/11/2019
La Semaine Vétérinaire n° 1832 du 29/11/2019

EQUINE

PRATIQUE MIXTE

L'ACTU

Auteur(s) : MARINE NEVEUX  

Avec 15 % d’inscrits en plus par rapport à l’an passé et 456 participants, les journées annuelles de l’Association vétérinaire équine française (Avef) ont connu un beau succès. Outre une revue des actualités de la filière, l’édition 2019 a su diversifier les thèmes et les modes de traitement.

Tours a accueilli les journées annuelles de l’Avef, du 13 au 15 novembre dernier. Un congrès agréable et pratique, qui a réuni les participants autour de sujets de formation variés, traités de multiples façons (conférences, ateliers, revues bibliographiques, tables rondes, posters, etc.), faisant la part belle aux nouveautés scientifiques, aux approches pratiques de terrain et aux échanges. Les questions d’actualité ont également fait l’objet de sessions dédiées, notamment pour présenter le Livre blanc issu de VetFuturs, pour faire le bilan des foyers de grippe équine en 2019, ou encore pour aborder certaines thématiques socioprofessionnelles.

Visite sanitaire des équidés

Comme Hameline Virevialle l’a rappelé lors de l’assemblée générale de l’Avef, l’arrêté du 19 septembre 2018 a ajouté la filière équine à la liste des filières soumises aux visites sanitaires obligatoires à partir du 1er janvier 2019. Ces visites équines sont confiées au vétérinaire sanitaire de l’élevage (vétérinaire désigné au préfet par tous les détenteurs d’au moins trois équidés).

Pour aider à la réalisation de ces visites, un vade-mecum destiné au vétérinaire, un questionnaire de visite pour 2020 (dix-huit questions types séparées en trois parties), ainsi que des documents à remettre en fin de visite ont été élaborés. « Les visites sanitaires sont un moment d’échange privilégié entre le détenteur et son vétérinaire sur les enjeux sanitaires individuels et collectifs », a résumé Hameline Virevialle. Elles permettent en outre de recueillir des données épidémiologiques, de renforcer le réseau d’épidémiosurveillance. Sur le site de téléprocédure, mis en place par le ministère, un tutoriel est proposé. Courant 2020, il sera possible d’obtenir la liste de tous les détenteurs à visiter via ce site.

Le thème de la visite sanitaire 2019-2020 porte sur les maladies vectorielles, avec trois axes majeurs : les principales maladies et leur mode de transmission, la biosécurité et le circuit de soins, la vaccination individuelle et collective. Les objectifs pédagogiques de cette visite sont d’informer le détenteur sur les différentes maladies contagieuses, vectorielles, les principales mesures de biosécurité, l’intérêt et le fonctionnement de la lutte, notamment par la vaccination.

Les praticiens équins sur tous les fronts

Charles-François Louf a rappelé le contexte réglementaire et législatif, déjà défini aujourd’hui, pour la délégation des actes.


L’ostéopathie soulève de nombreuses questions (lire le dossier dans ce numéro). Le législateur a autorisé des personnes non vétérinaires à pratiquer légalement cette discipline, à condition d’en posséder les compétences et de se soumettre au contrôle de l’Ordre des vétérinaires. Actuellement, 530 personnes non vétérinaires réalisant des actes d’ostéopathie animale (Praoa) sont enregistrées auprès de l’Ordre, et 304 ostéopathes animaliers sont en attente de la validation de leurs compétences. Pas moins de 19 écoles d’ostéopathie animale sont recensées en France, où la formation dispensée est très hétérogène. Des lacunes en anatomie et sur les techniques ostéopathiques sont notamment constatées.


Pour les techniciens dentaires équins, « la phase de validation des acquis est désor mais achevée », a annoncé Charles-François Louf. Ainsi, 66 dossiers ont été enregistrés auprès de l’Ordre et renvoyés pour une convention test. « On commence à avoir des remontées de terrain de vétérinaires qui se plaignent, car certains techniciens font du surdiagnostic ou de la prescription », déplore Jean-Yves Gauchot, ancien président de l’Avef.


Le Réseau de phyto-aromathérapie de l’Afvac, de l’Avef et de la SNGTV (Répaas) souhaite regrouper tous les vétérinaires qui travaillent en phytothérapie, a rappelé notre consœur Isabelle Lussot-Kervern. Si la profession ne se mobilise pas, « cela va laisser la place à des paraprofessionnels qui, eux, vont s’emparer du créneau », alerte-t-elle.

Le médicament vétérinaire

« Il y a eu des contrôles sur le médicament vétérinaire, des sanctions aussi, a indiqué Charles-François Louf. Des plaintes ont été déposées par des Directions départementales de protection des populations (DDPP) et des procureurs. » Des problématiques d’importation, concernant notamment des sérums contre la rhodococcose, doivent inciter à la vigilance sur ce qui est importé et injecté. En outre, le maintien de l’équipalazone dans l’arsenal thérapeutique équin continue d’être défendu par l’Avef.

Laurent Mangold a également souligné qu’après une phase pilote mise en place dans quatre régions, le réseau des référents antibiotiques est désormais étendu à l’ensemble du territoire national, avec douze experts qui représentent l’ensemble des filières.

Au niveau européen, l’Avef poursuit sa défense du médicament et de l’identification.

Fin de vie des équidés

Notre confrère Marc Hasdenteufel fait partie du groupe de réflexion sur le vieux cheval. Avec l’Institut français du cheval et de l’équitation (IFCE), il tente de déterminer combien de chevaux seront bientôt concernés en France. Dans les cinq années à venir, une importante population d’équidés, confrontée à la problématique de la fin de vie, pourrait en effet devenir “indésirable” (à l’instar des unwanted horses aux États-Unis).

De même, selon notre confrère, la question de l’euthanasie de convenance se pose : « Je trouve cela choquant. La fin peut venir rapidement dans une vie de cheval », alerte-t-il. Et de citer l’exemple d’une initiative menée par notre consœur Christine Filliat en Rhône-Alpes, en lien avec la Ligue française pour la protection du cheval (LFPC), afin de recueillir des chevaux délaissés à des fins pédagogiques. Autre exemple de deuxième vie offerte à des équidés âgés : « Dans un centre d’initiation des jeunes, les vieux chevaux permettent de réapprendre la culture cheval. » Il conclut en interpellant les confrères : « Je vous demande des idées et de vous consacrer à ces vieux chevaux, car c’est un tremplin pour aborder le bien-être équin. »

Retrouvez le détail de l’exposition commerciale dans les actualités du site lepointveterinaire.fr.

ENBREF


É LECTIONS

élections
Lors du renouvellement partiel du conseil d’administration de l’Avef, ont été élus : Lucrezia Carenzo, Marc Hasdenteufel, Céline Mespoulhes, Éric Richard, Hameline Virevialle.


2020

2020
Les journées annuelles de l’Avef auront lieu à Marseille l’an prochain, du 4 au 6 novembre.


LE RESPE FÊTE SES 20 ANS

Le Respe fête ses 20 ans
Un colloque dédié à l’événement a eu lieu à Caen, le 28 novembre, sur le thème de l’épidémiosurveillance équine.


QUALITÉVET

Qualitévet
Un groupe d’hygiène pour les établissements vétérinaires va être créé.


PRATIQUE VÉTÉRINAIRE É QUINE

Pratique Vétérinaire équine
Le numéro spécial 2019, consacré à “l’imagerie et l’endoscopie de la tête du cheval”, a été lancé lors du congrès.

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