La poule, star du dernier congrès du Genac - La Semaine Vétérinaire n° 1831 du 22/11/2019
La Semaine Vétérinaire n° 1831 du 22/11/2019

FORMATION

PRATIQUE CANINE

L'ACTU

Auteur(s) : ADELINE LINSART  

NAC de plus en plus souvent présenté en clinique vétérinaire, la poule a fait l’objet d’une session spécifique, avec un accent porté sur ses conditions de vie et l’usage raisonné des traitements.

Le 10e congrès du groupe d’étude des nouveaux animaux de compagnie (Genac) de l’Association française des vétérinaires pour animaux de compagnie (Afvac) s’est tenu au Puy-du-fou (Vendée) du 18 au 20 octobre, sur le thème des consultations les plus courantes. 185 congressistes ont pu suivre les conférences sur l’oncologie, l’orthopédie, la néphrologie ou encore sur la gestion des otites abordées par neuf intervenants.

La stérilisation préventive ou curative des poules est recommandée

La poule, NAC en pleine émergence, a fait l’objet à elle seule d’un symposium avec six conférences. Les affections de l’appareil reproducteur sont fréquentes, puisque les poules ont d’abord été sélectionnées pour produire des œufs… beaucoup d’œufs… « Aucune espèce n’est physiologiquement capable de pondre un œuf par jour ! », comme l’a souligné notre confrère Emmanuel Risi (centre hospitalier vétérinaire Atlantia, Nantes, Loire-Atlantique). Il est essentiel d’interroger systématiquement les propriétaires sur la dernière ponte observée.

Les œufs mous ou des anomalies de la coquille laissent suspecter une carence nutritionnelle : le tri et la surconsommation de certains aliments favorisent les carences minérales et protéiques. Les coquilles déformées peuvent évoquer aussi une salpingite. Dans certains cas, celle-ci débouche sur une ponte intracœlomique ou une rétention d’œuf. La prévention de ces affections repose sur des mesures nutritionnelles, hygiéniques et environnementales. La stérilisation préventive ou curative est également recommandée : un implant de desloréline est mis en place par voie sous-cutanée. De plus en plus de propriétaires sont demandeurs et n’hésitent pas à renouveler le traitement autant que nécessaire (semestriel pour le dosage de 4,7 mg et annuel pour celui de 9,4 mg).

Raisonner la prescription d’antiparasitaires

Comme chez les autres NAC, environnement, alimentation et médecine préventive sont les éléments à maîtriser avant la mise en place d’une consultation consacrée à la poule. Jean-François Quinton, diplomate ECZM1 (CHV Advetia, Vélizy-Villacoublay, Yvelines), a ainsi insisté sur la nécessité de l’accès à un parcours herbeux et à des zones ou des substrats qui peuvent être grattés (bac à poussière, terre). Parmi les mesures de médecine préventive, la prescription d’antiparasitaires mérite réflexion. Comme l’a souligné notre confrère Sylvain Larrat, diplomate ACZM2, praticien à Auray (Morbihan), de nombreux traitements qui tendent à être prescrits de manière systématique ne sont pas nécessairement justifiés. Un examen clinique rigoureux (recherche d’ectoparasites) et une analyse des fientes doivent être préférés. Les antiparasitaires constituent, au même titre que les antibiotiques, un véritable enjeu de santé publique : éliminés au niveau des œufs, ils nécessitent le respect d’un temps d’attente approprié, mentionné sur l’ordonnance. Éliminés au niveau des fientes et dispersés dans l’environnement, ils ont un impact négatif potentiel sur des espèces non cibles comme les insectes et helminthes nécessaires à la vie du sol ou les abeilles. Dans un contexte sociétal où l’acceptabilité des pesticides est en diminution, il est de notre responsabilité de veiller à la prescription adéquate de ces produits et à leur bonne utilisation, comme le soulignait récemment l’étude de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) sur les biocides3.

1 European College of Zoological Medicine-Small Mammals.

2 American College of Zoological Medicine.

3 Voir La Semaine Vétérinaire n° 1826 du 18/10/2019, page 27.

Abonné à La Semaine Vétérinaire, retrouvez
votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr