« L’enjeu majeur, c’est la rapidité d’information, d’alerte et de prise de mesures » - La Semaine Vétérinaire n° 1831 du 22/11/2019
La Semaine Vétérinaire n° 1831 du 22/11/2019

ENTRETIEN

PRATIQUE MIXTE

L'ACTU

Auteur(s) : PROPOS RECUEILLIS PAR MARINE NEVEUX  

Quels sont les enjeux sanitaires majeurs auxquels vous êtes confronté dans la filière trot ?

Il y a deux grands enjeux. Le premier est celui du bien-être animal. Préserver la santé des chevaux, c’est aussi préserver leur bien-être. Le second est un enjeu économique fort, car préserver la santé des équidés permet à nos socioprofessionnels de travailler avec des chevaux performants et à nous, filière course, de proposer aux parieurs des courses avec suffisamment de partants.

Plusieurs maladies infectieuses représentent des enjeux sanitaires : celles qui ont un impact sur l’élevage comme la rhodococcose, la rhinopneumonie ou l’artérite virale. Concernant le volet courses : c’est plus la grippe et la rhinopneumonie qui nous préoccupent. La vaccination contre la rhinopneumonie est obligatoire pour nos éleveurs depuis plus de 10 ans. En course, la vaccination contre la grippe est obligatoire depuis très longtemps, et la vaccination contre la rhinopneumonie est devenue obligatoire depuis novembre 2018 pour tous les chevaux qui participent à des épreuves (qu’ils soient français ou étrangers).

L’anémie infectieuse équine est peu rencontrée, mais elle peut avoir des impacts économiques considérables.

Quels intérêts percevez-vous à l’organisation d’un réseau comme le Respe ?

Ce qui fait la force du Respe, c’est son organisation, celle d’un réseau bien structuré. On bénéficie d’un maillage territorial important qui s’appuie à la fois sur les 850 vétérinaires sentinelles, mais aussi sur les socioprofessionnels.

Les socioprofessionnels peuvent générer des alertes. Avec une bonne connaissance de ce qui se passe sur le terrain, on peut ainsi vite sentir si une épizootie émerge.

L’intérêt du réseau est de pouvoir informer les détenteurs, leur donner des conseils, faire de l’accompagnement et mettre en place les mesures sanitaires adaptées pour limiter les risques de propagations, avec un maître mot : la rapidité.

Quelles concrétisations souhaiteriez-vous à l’avenir pour répondre à de nouveaux enjeux sanitaires ?

L’enjeu majeur, c’est la rapidité d’information, d’alerte et de prise de mesures. Aujourd’hui, le timing est un peu limité par l’acheminement des échantillons au laboratoire et le rendu des résultats d’analyses par le laboratoire. Nous percevons des évolutions avec l’arrivée de kits de diagnostic utilisables sur le terrain au chevet du cheval sous réserve d’une fiabilité comparable de ces tests. On pourrait donc désormais disposer d’une encore plus grande rapidité des résultats, mais, en contrepartie, le vétérinaire utilisant ces tests et ne passant plus par le schéma habituel (déclaration d’un cas au Respe, prise en charge d’une partie des frais des analyses réalisées par le laboratoire), aura-t-il encore la possibilité ou la volonté de faire remonter ces informations ? Il serait regrettable de perdre cette remontée de terrain des vétérinaires qui est essentielle à la gestion des maladies, c’est un vrai enjeu pour l’avenir. En outre, il serait intéressant d’avoir plus de communication et qu’elle soit davantage formalisée entre les différents pays disposant de réseaux d’épidémiosurveillance comparables.

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