LinkyVet prend ses marques - La Semaine Vétérinaire n° 1829 du 08/11/2019
La Semaine Vétérinaire n° 1829 du 08/11/2019

TÉLÉMÉDECINE

ACTU

Auteur(s) : CHANTAL BÉRAUD  

Une visioconsultation à distance entre le propriétaire et le vétérinaire, avec pour ce dernier la possibilité notamment de commander le smartphone de son client. Neuf mois après son lancement, LinkyVet a-t-il trouvé sa place auprès des praticiens ?

Commercialisé en France depuis fin janvier 2019, l’outil de télémédecine LinkyVet1 fait désormais partie du quotidien d’une quarantaine de cliniques et d’une soixantaine de praticiens. Ayant accompagné puis analysé son processus de mise en place chez ses premiers clients, l’un de ses fondateurs, Olivier Perroy, constate que, pour l’heure, « c’est la fonction du tchat, en live ou en différé, qui est la plus utilisée, principalement en post-consultation. Les échanges avec le propriétaire permettent en effet d’envoyer des photos ou des vidéos depuis l’application ; le vétérinaire peut ainsi améliorer l’observation dans la durée de l’efficacité des traitements prescrits ». La deuxième fonctionnalité la plus employée est la visioconsultation, essentiellement pour des suivis de soins lorsqu’il est impossible pour le client de se rendre à la clinique, ou pour mieux qualifier le degré d’une urgence. En permettant, par exemple, lors d’une garde, de visionner en direct l’animal et son propriétaire, tout en lui prodiguant éventuellement des premiers conseils urgents à distance.

Surtout une mission de suivi

Et Olivier Perroy d’ajouter : « Aujourd’hui, 90 % des vétérinaires effectuent déjà des opérations de suivi via SMS, e-mails, WhatsApp, Messenger… Grâce à LinkyVet, ces informations médicales ne sont plus éparpillées sur divers canaux mais sur un seul. C’est plus pratique, notamment lorsque le suivi doit être fait par plusieurs membres d’une même clinique. De plus, l’utilisation d’une solution professionnelle permet de davantage sécuriser toutes ces opérations. » Par ailleurs, il souligne aussi que le vétérinaire a le loisir de programmer et d’organiser ces tchats comme il le souhaite, ce qui limiterait l’arrivée des appels téléphoniques intempestifs à la clinique… En outre, LinkyVet facilite les observations de l’animal dans son environnement familial (en cas de trouble de comportement, notamment). L’outil est également parfois utilisé pour du coaching nutritionnel.

Avec d’autres missions dans le futur ?

Comme il est attendu une évolution des textes encadrant la télémédecine en 2021, les opérations de visioconsultation déjà réalisables via LinkyVet devraient alors pouvoir, à ce moment-là, être pleinement mises à profit pour un prédiagnostic. Demain, ce sera en effet peut-être au vétérinaire de juger s’il doit ou non examiner un animal in situ. C’est en tout cas le modèle de développement qui a déjà été choisi aux États-Unis : là-bas, dans le cadre d’un contrat de soins établi entre le propriétaire et son vétérinaire, ce dernier décide lui-même s’il peut ou non poser un diagnostic médical à distance. Par ce fait, il engage aussi sa responsabilité… « Notre modèle permet au vétérinaire d’encadrer, de maîtriser, de sécuriser et de monétiser les nouveaux usages voulus par une bonne partie des clients d’une clinique, conclut Olivier Perroy. Si les praticiens ne s’adaptent pas, il y a un risque que certains propriétaires leur échappent. Par exemple, au lieu de s’adresser à eux pour du conseil, ils se tourneront vers des plateformes d’appel et de suivi, réalisés par des vétérinaires en ligne ».

1 Pour en savoir plus sur LinkyVet, voir La Semaine Vétérinaire nos 1773 et 1774 des 24 et 31/8/2018, pages 16 à 17.

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