Kinévét’eau : un cabinet en exercice exclusif physiothérapie

C’est dans une échoppe Girondine, à proximité de Bordeaux, que Nina Lucas a décidé de franchir le pas et d’ouvrir, au début de cette année, un cabinet vétérinaire destiné exclusivement à la physiothérapie. « J’ai longtemps hésité, explique-t-elle, il s’agit d’un marché de niche et j’avais peur que la structure ne soit pas rentable. » Pour pallier ce problème de taille, la structure, établie à Canéjan (Gironde), a été optimisée de façon à limiter les charges. « J’ai eu la chance d’être aidée par des consœurs et des confrères possédant ce type de structures. Ils m’ont expliqué ce qui avait bien marché pour eux et m’ont donné beaucoup de conseils. »

Le cabinet est de taille modeste, environ 70 m², mais cela est suffisant pour un vétérinaire seul exerçant cette activité.

Il possède un parking et l’entrée se fait directement dans la salle d’attente. Là aussi, pas besoin d’un accueil ou d’un espace gigantesque, les rendez-vous se prenant à l’heure, les clients ne font que se croiser. Pas d’auxiliaire spécialisé non plus, Nina Lucas s’occupe en personne de tous les actes afin d’instaurer une relation privilégiée avec les propriétaires.

La structure est composée d’une grande salle de consultation, dans laquelle se trouve le matériel de proprioception, le laser, les ultrasons et le nécessaire pour organiser des parcours d’obstacles.

L’autre pièce possédant une surface conséquente est celle destinée à l’hydrothérapie et au séchage des animaux.

Une expérience client la plus personnifiée possible

L’endroit se veut intimiste et l’expérience client la plus personnifiée possible. « Le premier rendez-vous dure environ 1 heure, explique Nina Lucas, par la suite, une séance d’hydrothérapie et/ou de laser, d’ultrasons prend 45 min ; et pour le laser seul, je bloque une demi-heure. Il est important de passer du temps avec les propriétaires, car une grosse partie du travail se fait à la maison. Il faut leur montrer des exercices quotidiens à réaliser chez eux et les corriger lors des contrôles. J’essaie de m’adapter à la demande de chacun. Par exemple, pour les clients qui ont des chiens arthrosiques mais qui ne peuvent pas ou ne veulent pas prendre un forfait d’hydrothérapie, je mets en place un programme d’exercices qui permettent d’améliorer le confort du chien de façon accessible. »

Pas de vente de croquettes, de médicaments ni de consultations généralistes, le cabinet est en exercice exclusif physiothérapie.

« C’est important pour moi de travailler main dans la main avec les confrères qui m’envoient des animaux. Je rédige des comptes rendus détaillés et je les informe régulièrement des progrès réalisés. Je ne compte pas diversifier mon activité en ostéopathie, par exemple : il existe déjà de très bons vétérinaires ostéopathes en Gironde auxquels je réfère les cas si besoin. L’exercice n’est viable que si plusieurs cliniques m’envoient des propriétaires. Je ne pense pas que cela soit rentable d’installer de l’hydrothérapie dans une clinique classique vu le temps nécessaire et le prix du matériel, à part pour les gros centres de spécialistes qui pratiquent beaucoup de chirurgie. »

Les bienfaits de la physiothérapie

La physiothérapie est une discipline, exclusivement réservée aux vétérinaires, qui est encore méconnue du grand public. Ses bénéfices ont pourtant des applications variées comme la prise en charge de l’arthrose, la rééducation à la suite des chirurgies orthopédiques, la récupération de mobilité après des traumatismes non opérables ou encore la mise en place d’orthèses sur mesure.

Pour se faire connaître, Kinévét’eau a utilisé de nombreux moyens de communication : référencement internet, campagnes de publicité Google et Facebook, articles dans la presse locale.

« Je n’ai pas lésiné sur le budget communication, raconte Nina Lucas. Quand on exerce ce type d’activité, il est impératif que les confrères et le public connaissent notre existence et nos champs d’action. J’ai rencontré une grande partie des confrères de la région afin de me présenter et d’expliquer ce que je fais. Je propose aussi de passer dans leur clinique pour dispenser des petites formations sur des gestes simples et peu chronophages, à montrer en consultation gériatrique, par exemple, qui apportent une vraie valeur ajoutée. »

La physiothérapie est une discipline en plein essor, gageons que ce cabinet atypique continuera sur sa bonne lancée.

« Je suis confiante pour l’avenir, confie Nina Lucas. Cela fait longtemps que les médecins prescrivent de la kinésithérapie aux humains de façon systématique après des chirurgies ou pour différentes maladies. J’espère que d’ici quelques années il en sera de même pour l’animal. »
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