Des primes pour lutter contre l’abandon des animaux - La Semaine Vétérinaire n° 1825 du 11/10/2019
La Semaine Vétérinaire n° 1825 du 11/10/2019

BELGIQUE

PRATIQUE CANINE

L'ACTU

Auteur(s) : BÉNÉDICTE ITURRIA 

Le pays multiplie depuis quelques années les mesures pour lutter contre la surpopulation féline, et donc les abandons.

En Belgique, il est désormais obligatoire de faire stériliser son chat1. Cette mesure a été adoptée afin de limiter la prolifération des chats errants et de lutter contre les abandons. Dans le pays, les refuges sont saturés et doivent trop souvent se résoudre à l’euthanasie, faute de places et d’adoptants. De nombreuses communes des trois provinces belges ont instauré des primes pour sensibiliser les propriétaires à cette nouvelle réglementation et les inciter à respecter la loi. La ville de Bruxelles a, par exemple, établi une prime fixée à 25 € pour les chats mâles et à 50 € pour les femelles. Un maximum de trois primes par ménage (concernant uniquement les animaux du demandeur) peut être octroyé pour une période de deux ans. N’ayant fait l’objet que de 30 demandes en 2018 et de 15 cette année, la prime a vu son montant réévalué à la hausse mi-septembre, passant de 25 à 50 € pour les mâles et de 50 à 75 € pour les femelles. Même si la stérilisation des chiens n’est pas obligatoire, le conseil communal de la ville a aussi donné son feu vert pour aider les propriétaires qui souhaitent faire opérer leurs animaux en offrant, dès janvier 2020, 100 € pour les mâles et 150 € pour les femelles. Zoubida Jellab, échevine du bien-être animal à la ville de Bruxelles – à l’initiative de cette décision –, a confié aux médias belges que « cette prime avait deux objectifs : le bien-être animal et le volet social ».

Une prime à l’adoptation

La commune de Uccle a mis en place une autre initiative pour soulager les refuges. Depuis le 1er juillet, ses habitants peuvent bénéficier d’une prime2 à l’adoption d’un animal en refuge. Son montant représente 50 % du prix de l’adoption, avec un maximum de 200 €. Selon l’association de protection animale Gaia, sur les 50 000 animaux recueillis chaque année (dont 25 000 chiens), plus de la moitié résulte d’achats compulsifs chez des éleveurs commerçants. Maëlle De Brouwer, échevine des droits et du bien-être animal, a été sensible à ces arguments : « L’objectif est de promouvoir préférentiellement l’adoption d’animaux dans le besoin plutôt que le commerce de ceux-ci… Nous espérons que conscientiser à l’adoption va contribuer au désengorgement des refuges surpeuplés. »

Bientôt de telles mesures en France ?

En France, le 30 juin dernier, 240 parlementaires, dont nos confrères Loïc Dombreval et Arnaud Bazin, ont signé une tribune3 pour lutter contre l’abandon des animaux de compagnie. Elle devrait aboutir à une proposition de loi cette année qui inclurait la stérilisation obligatoire des chats et la moralisation du commerce. Ces initiatives belges pourraient renforcer cette démarche pour limiter la maltraitance animale.

1 Dans la région de Bruxelles-capitale, depuis le 1er janvier 2018, tous les chats doivent être stérilisés avant l’âge de 6 mois et ceux nés avant cette date devaient l’être au plus tard le 1er juillet 2018. En Wallonie, les chats nés après le 1er novembre 2017 devaient être stérilisés avant l’âge de 6 mois et ceux nés avant le 1er novembre 2017 au plus tard le 1er janvier 2019. En Flandre, les chats nés après le 1er avril 2018 devaient être stérilisés avant l’âge de 5 mois et ceux nés entre le 1er septembre 2014 et le 31 mars 2018 avant le 1er janvier 2020.

2 bit.ly/2ALD5RG.

3 bit.ly/2oe3Bkc.

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