Des associations pour mieux intégrer la communauté LGBT dans la profession - La Semaine Vétérinaire n° 1825 du 11/10/2019
La Semaine Vétérinaire n° 1825 du 11/10/2019

ROYAUME-UNI

ACTU

Auteur(s) : BÉNÉDICTE ITURRIA  

« Créer une communauté, promouvoir l'égalité, apporter un soutien pour les professions vétérinaires », telle est la devise du British Veterinary Lesbian, Gay, Bisexual and Transgender+ (BVLGBT+) group .

Fondée au Royaume-Uni en 2015 par notre confrère Mat Hennessey (Bristol, 2007) et présidé depuis mai dernier par notre confrère Dan Makin (Glasgow, 2003), l’association BVLGBT+1 compte actuellement entre 700 et 800 membres qui sont bien entendu vétérinaires, mais aussi étudiants, auxiliaires spécialisés vétérinaires, conférenciers, maréchaux-ferrants… Elle est ouverte à quiconque souhaite défendre les droits des lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres (LGBT). Son objectif est de créer un réseau qui offre un soutien aux étudiants et aux professionnels.

Faire évoluer les mentalités

Durant ses deux premières années d’existence, BVLGBT+ a eu pour mission de développer des groupes de soutien LGBT dans toutes les écoles vétérinaires du Royaume-Uni (un seul existait en 2015). L’obtention de parrainages, notamment de la British Veterinary Association (BVA) et de l’industrie vétérinaire et agroalimentaire, a permis à l’association de sponsoriser les étudiants désireux de participer à son assemblée générale et à des marches des fiertés. BVLGBT+ défile chaque année lors de la London Pride et d’autres marches organisées au Royaume-Uni. Ces événements sont de plus en plus prisés par ses membres.

Le groupe collabore avec la BVA et le Royal College of Veterinary Surgeons (RCVS), qui travaillent activement à renforcer la diversité et l’inclusion au sein de la profession vétérinaire. Le récent rapport sur la discrimination de la BVA2 a confirmé les statistiques publiées par BVLGBT+ à la suite d’une enquête menée auprès de ses membres en 2017. Les vétérinaires LGBT font toujours l’objet de discriminations et il est nécessaire de faire évoluer les mentalités de certains confrères et clients. Dan Makin a néanmoins constaté cette année un changement positif, puisqu’il est très sollicité lors de conférences, pour informer, conseiller et soutenir la profession au sujet de l’inclusion des personnes LGBT au sein des structures vétérinaires. BVLGBT+ est également de plus en plus consulté par divers groupes Facebook vétérinaires pour vérifier l’exactitude de leurs publications et si leur contenu ne risque pas d’offenser la communauté LGBT. L’objectif principal de Dan Makin, lors de son mandat, est de proposer au milieu vétérinaire les ressources et outils nécessaires pour offrir aux employés LGBT, un environnement sécurisé et bienveillant sur leur lieu de travail.

Des initiatives estudiantines en France

À l’heure actuelle, il n’existe pas en France d’association vétérinaire similaire au niveau national, mais des initiatives émergent dans les écoles vétérinaires. Les écoles d’Alfort et de Toulouse ont chacune un club LGBT. Fondé en novembre 2017 par deux étudiants à l’époque en 1re année, Sébastien Bernard et Aline Aubugeau, QG est le nom du club de l’École nationale vétérinaire d’Alfort (ENVA). Avec un bureau constitué de sept étudiants, il regroupe aujourd’hui une centaine de personnes. À ce jour, les actions de QG ont été la diffusion de films traitant de sujets LGBT (comme 120 battements par minute, césar 2018), l’organisation de soirées à thème et des ventes de gâteaux pour participer financièrement à l’événement majeur de l’année, la Marche des fiertés de Paris. Il défile sur un char en coopération avec le club LGBT d’AgroParisTech. Entre autres projets, QG souhaiterait développer une boîte à questions sur les thèmes LGBT dans la gazette de l’école et organiser une exposition photos et vidéos d’étudiants interviewés sur des sujets LGBT ou traitant de la sexualité en général (comme le consentement).

À l’École nationale vétérinaire de Toulouse, le tout jeune Vet’Out est né il y a un peu moins de trois mois. Géré par quatre étudiants, Lucas Pérucaud, Raphaël Cogo (étudiants en A2), Arielle Dubois et Fabien Jacquet (A3), il offre un safe space et un espace de discussion privilégié pour tout étudiant qui en ressent le besoin. Il partage aussi tous les événements LGBT de la ville et a pour objectif cette année de présenter un char Vet’Out à la Marche des fiertés toulousaine (avec l’aide du collectif Pride Toulouse, dont Vet’Out est désormais membre). Ce club espère pouvoir élargir son activité en s’appuyant sur les conseils d’associations telles que la BVLGBT+ et donner une ampleur nationale à la cause LGBT vétérinaire en collaborant notamment avec les autres écoles.

1 bvlgbt.co.uk.

2 Lire La Semaine Vétérinaire n° 1823 du 27/9/2019, page 14.

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