4 e réunion du réseau de surveillance des maladies équines de la Feeva - La Semaine Vétérinaire n° 1825 du 11/10/2019
La Semaine Vétérinaire n° 1825 du 11/10/2019

MALADIES INFECTIEUSES

PRATIQUE MIXTE

L'ACTU

Auteur(s) : ANNE COUROUCÉ 

La 4 e édition du symposium du réseau de surveillance des maladies équines de la Federation of European Equine Veterinary Associations s’est déroulée le 25 septembre à Kildare (Irlande). Extraits.

Au sein de la Federation of European Equine Veterinary Associations (Feeva), il existe un groupe de travail réservé à la surveillance des maladies équines, qui se réunit une fois par an et compte des participants venus de toute l’Europe. Pour la France, le Réseau d’épidémiosurveillance en pathologie équine (Respe) participe activement à ce symposium de la Feeva, qui s’est tenu cette année le 25 septembre à Kildare, en Irlande.

Mette Uldahl, présidente de la Feeva, a présenté la mise en place d’un système d’épidémiosurveillance au Danemark. « À quand un système de surveillance homogénéisé à l’échelle européenne ? », a demandé un participant. La question qui en découle est : « Est-ce possible d’homogénéiser la surveillance sachant que chaque pays a des standards qui lui sont propres et des façons de gérer les maladies infectieuses différentes ? »

Le nombre de foyers de grippe équine en baisse

Richard Newton de l’Animal Health Trust (AHT) à Newmarket (Grande-Bretagne) a fait un point sur la surveillance en Grande-Bretagne de la grippe équine, notamment sur l’épizootie de 2019.

Comme en France, le nombre de foyers de grippe équine a largement diminué outre-Manche entre 2014 et 2019. Toutefois, fin 2018, une épizootie a débuté et la France, avec l’équipe de Romain Paillot (Labéo Frank Duncombe, Caen, Calvados), a mis en évidence, la première, que le virus impliqué était différent de celui circulant habituellement (clade 1 et non clade 2)1.

En janvier 2019, des chevaux vaccinés ont été diagnostiqués positifs à la grippe équine à Newmarket dans des écuries avec des chevaux en préentraînement et en compétition. Il a alors été recommandé de revacciner les chevaux dont la dernière injection datait de plus de six mois. Le nombre de cas augmentant, la société de course de Grande-Bretagne a pris la décision d’annuler 5 réunions qui auraient pu drainer plus de 1 000 chevaux provenant de 174 écuries. Richard Newton a mis en avant les points positifs de cette crise : écouvillons nasopharyngés, pratiques d’utilisation ayant facilité les prélèvements sur le terrain, quantitative polymerase chain reaction (qPCR) automatisées et une équipe très motivée qui s’est mobilisée pendant cette crise. Au total, de début janvier au 22 août, date du dernier cas recensé, 225 foyers ont été confirmés. 11 % des chevaux impliqués étaient vaccinés avec indifféremment l’un des trois vaccins existant sur le marché. Ils ont mis en évidence des signes cliniques atténués chez ces animaux vaccinés et des cas d’animaux très malades, voire de morts chez des animaux non vaccinés. Richard Newton retient également de cette crise qu’une transmission par aérosol est possible entre certains foyers, sans qu’une distance maximale ait pu être à ce jour déterminée.

Ann Cullinane de l’Irish Equine Centre a présenté les activités de surveillance de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE), évoquant notamment des recommandations de l’OIE en matière de vaccination contre la grippe, dont la nécessité d’inclure des souches Florida clades 1 et 2, ce qui est demandé depuis 2010.

Encore de nombreuses inconnues sur la piroplasmose

Le bilan du réseau Piro-like du Respe, à travers les résultats de 2013 à 2019, montre une diminution du nombre de cas positifs à Babesia et un maintien du nombre de cas positifs à Theileria, ainsi qu’un effet de la saison sur Babesia mais pas sur Theileria. Ces résultats indiquent néanmoins qu’il demeure de nombreuses inconnues sur l’épidémiologie de la piroplasmose et sur les vecteurs qui lui sont associés. Deux grands projets de recherche, l’un mené sous l’égide de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), sur des chevaux de trait, et l’autre d’Oniris, sur des chevaux venant du Grand-Ouest et des chevaux malades du réseau Piro-like, devraient permettre de répondre aux interrogations qui demeurent sur ces maladies.

Sensibiliser sur le virus West Nile

Orsolya Kutasi (Hongrie) a abordé la situation du West Nile en Europe, tant pour les hommes que pour les chevaux. Elle a rappelé que l’homme et le cheval sont des hôtes accidentels et que ce dernier est le plus sensible des deux à cette maladie. Au total, 80 % des personnes infectées par la maladie ne montrent aucun symptôme. Elle a aussi souligné que l’apparition de foyers n’était pas prédictible et que la surveillance était un élément majeur de la lutte contre cette maladie.

1 Paillot R., Pitel P. H., Pronost S.et coll. Florida clade 1 equine influenza virus in France. Vet Rec. 2019;184(3):101.

Lire aussi l’article “Quatrième réunion du réseau de surveillance des maladies équines de la FEEVA”, publié le 4/10/2019 sur Lepointveterinaire.fr : bit.ly/2OoZWKW

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