Pourquoi avoir choisi de développer l’activité apicole ? - La Semaine Vétérinaire n° 1824 du 04/10/2019
La Semaine Vétérinaire n° 1824 du 04/10/2019

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Auteur(s) : TANIT HALFON 

SORTIR DE MON QUOTIDIEN

Ce choix s’est fait par hasard, à la faveur d’une annonce de la préfecture qui cherchait un vétérinaire pour le groupement de défense sanitaire apicole (GDSA). J’avais envie, à ce moment-là, de sortir la tête de mon quotidien, et puis j’étais intéressé depuis l’enfance par le monde des insectes et les conséquences de l’agriculture “moderne” sur l’environnement. Après le diplôme interécoles (DIE) apiculture-pathologie apicole, j’ai commencé à suivre les apiculteurs sur le plan sanitaire. Un travail plus complexe qu’il n’y paraît, ce qui m’a amené à acquérir mes propres ruches, afin de mieux appréhender les demandes des apiculteurs. J’ai commencé par deux ruches, et actuellement, j’en possède 20, ce qui me permet de contextualiser les aléas de la vie de la colonie, avec ses maladies. J’exerce aussi comme vétérinaire sanitaire en pathologie apicole pour la préfecture. Je participe, de plus, à l’information et à la formation continue sanitaire des apiculteurs dans le cadre de la gouvernance sanitaire. La fin de ma carrière approchant, j’ai également voulu développer cette activité en tant qu’élevage. Par la suite, j’aimerais maîtriser davantage la partie reproduction, un préalable indispensable pour pérenniser un élevage.

Bruno Denis

UN BESOIN DE RENOUVELLEMENT

La quarantaine passée, et après plus de 10 ans de pratique mixte, je ressentais un besoin de renouvellement. À cette période, j’ai découvert l’existence du DIE apiculture-pathologie apicole. J’étais déjà attirée par les abeilles : je possédais des ruches depuis plusieurs années. Au même moment, la direction départementale de la protection des populations cherchait des vétérinaires avec une compétence en pathologie apicole, et le GDSA un vétérinaire conseil. Cela a permis de justifier mon inscription au DIE. Un an plus tard, l’arrivée de l’Observatoire des mortalités et des affaiblissements de l’abeille mellifère (Omaa) dont la coordination m’a été confiée, en structurant la fonction du sanitaire dans la région, a permis de renforcer mon activité apicole, et d’élargir mon champ d’action. La saison apicole passée, j’y ai consacré près de la moitié de mon temps. C’est une activité complémentaire intéressante pour mon cabinet, l’activité rurale diminuant en été. J’essaie désormais de développer le volet formation. La difficulté est de convaincre les apiculteurs de la plus-value des vétérinaires, alors qu’ils se sont passés de nous pendant des dizaines d’années. Pour travailler avec eux, il faut s’investir à fond, le DIE ne nous apporte que les bases.

Agnès Ménage

UN INTÉRÊT DEPUIS L’ENFANCE

J’ai développé un intérêt pour les abeilles depuis l’enfance. C’est ce qui m’a notamment poussé à m’inscrire au DIE apiculture-pathologie apicole en 2006. Au départ, mon inscription était plutôt motivée par une envie de parfaire ma culture d’apiculteur, et pourquoi pas de développer l’activité à la clinique. Une fois le diplôme obtenu, j’ai eu l’opportunité de créer une commission apicole au sein de la Société nationale des groupements techniques vétérinaires. Cela a permis de développer une activité de représentation auprès des pouvoirs publics. En parallèle, j’ai également pu lancer une activité apicole en libéral, d’autant qu’elle est complémentaire de mon activité rurale : je peux me libérer assez facilement en saison estivale pour aller visiter des ruchers. Aujourd’hui, entre les formations que je donne, les visites libérales ou dans le cadre d’un mandatement, les certifications, et plus récemment le lancement de l’Omaa, je peux dire que l’activité vétérinaire apicole est devenue rentable. Elle représente environ 25 % de mon activité annuelle. C’est un challenge permanent, mais c’est passionnant.


Christophe Roy
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