Les préparations extemporanées en médecine vétérinaire - La Semaine Vétérinaire n° 1821 du 27/09/2019
La Semaine Vétérinaire n° 1821 du 27/09/2019

DOSSIER

Auteur(s) : PAR MATHILDE SAINTE BEUVE, SÉBASTIEN PERROT, CAROLINE PROUILLAC  

La préparation extemporanée, plus particulièrement magistrale, peut être employée lorsque la pharmacopée existante ne permet pas d’apporter une solution satisfaisante pour le traitement d’un animal. Nous avons réalisé une enquête auprès de vétérinaires afin de connaître les modalités du recours à ce type de thérapeutique et les besoins de la profession sur ce sujet.

Notre sondage met en évidence l’importance des impasses thérapeutiques dans la justification du recours à la préparation magistrale. En effet, presque trois vétérinaires sur quatre déclarent s’être retrouvés dans une telle situation. Le plus souvent cela est dû à l’absence de préparations vétérinaires commerciales autorisées et adaptées à l’espèce, et à la présentation des préparations disponibles rendant l’administration du médicament compliquée. La spécialité médicale la plus affectée par ce manque est de loin la cancérologie, suivie de la neurologie et des maladies comportementales, puis de l’ophtalmologie.

Notre enquête révèle également l’intérêt des vétérinaires pour cette modalité thérapeutique : 76 % des vétérinaires ayant répondu au questionnaire sont désireux de bénéficier d’informations pratiques concernant les préparations magistrales : conditions de réalisation, modalités de prescriptions, responsabilités, risques, etc. Et 94 % déclarent être intéressés par une liste de préparations “validées” et réalisables.

Pour les praticiens n’ayant jamais ou très rarement recours à la préparation magistrale, ils justifient ce choix par une préférence pour les spécialités pharmaceutiques (23,5 %) ou par faute de temps et manque de connaissances sur le sujet. Une faible proportion des vétérinaires interrogés (4,6 %) n’ont pas pensé à cette possibilité.

Pour les vétérinaires qui se sont déjà familiarisés avec la préparation magistrale, la plupart d’entre eux prescrivent de simples reconditionnements (72 %) pour des ajustements de dosage. À noter que 36 % des vétérinaires déclarent avoir déjà réalisé eux-mêmes les préparations prescrites par leur soin.

Une enquête comprenant une quinzaine de questions a été menée en France auprès de praticiens, au cours du premier trimestre 2019.
175 réponses ont pu être exploitées, provenant à 82 % de cliniques vétérinaires. L’e-mailing a été envoyé par le biais de l’Annuaire Roy. Le questionnaire s’adressait aux vétérinaires exerçant une activité canine. Cette enquête ne prétend donc pas être représentative de l’ensemble de la profession.
Les chiffres présentés dans les infographies correspondent au nombre de réponses obtenues (et non à des pourcentages).

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