Les arrêts maladie plus forcément liés à la maladie - La Semaine Vétérinaire n° 1821 du 27/09/2019
La Semaine Vétérinaire n° 1821 du 27/09/2019

MANAGEMENT

ÉCO GESTION

Auteur(s) : FRANÇOISE SIGOT  

Une étude menée par l’Ifop montre que les arrêts de travail pour motif autre que pour raisons de santé sont en hausse.

La sémantique a du souci à se faire et peut-être aussi les dirigeants d’entreprises et l’assurance maladie. En effet, une étude réalisée l’année dernière par l’Institut français d’opinion publique (Ifop), pour Securex/Oxygen, auprès d’un échantillon de 1 001 personnes, représentatif des salariés actifs, âgés de 18 ans et plus, montre que de plus en plus d’arrêts maladie ne sont pas motivés par… la maladie. Selon cette étude, 16 % des personnes interrogées avouent avoir sollicité un arrêt de travail pour des raisons autres que celles concernant spécifiquement leur santé. Un chiffre en progression de trois points par rapport à l’étude de 2017. Parmi ces salariés bénéficiaires d’un arrêt de travail alors qu’ils ne s’estimaient pas malades, 10 % ont eu recours à cette solution une seule fois et 6 % plusieurs fois. Au final, l’étude révèle que 43 % des personnes interrogées ont été arrêtées au moins un jour durant l’année 2018 pour des raisons autres que leurs congés ou RTT.

Les conditions de travail pointées du doigt

Quelles sont les motivations des salariés pour justifier ces arrêts ? L’absence de motivation ou une lassitude ou une fatigue mentale liée au travail arrive en seconde position (21 %), au même niveau qu’une situation en lien avec l’entourage comme un enfant malade ou le décès d’un proche. 15 % font état d’une « convenance personnelle » et 12 % d’une situation conflictuelle dans l’entreprise, que ce soit avec un collaborateur ou un supérieur hiérarchique. Mais 31 % avancent des raisons « autres » qui resteront donc mystérieuses. Plus précisément, dans les rangs des personnes arguant d’une lassitude ou d’une fatigue mentale, on retrouve en tête les professions intermédiaires (35 %), les salariés du secteur des services aux particuliers (31 %) et les salariés habitant l’agglomération parisienne (34 %).

Le temps de transport, source de fatigue et de stress

Si le phénomène des arrêts maladie pour des raisons décorrélées de l’état de santé touche en premier lieu les Parisiens, il ne s’agit pas d’un hasard. L’étude de l’Ifop montre en effet que le temps passé dans les transports cause des problèmes qui ont un impact sur l’assiduité au travail. 72 % estiment que les difficultés rencontrées lors des déplacements (embouteillages, problèmes dans les transports, etc.) entraînent une fatigue physique. 68 % parlent d’un « accroissement du stress » et 65 % d’une « lassitude morale ». Enfin, 56 % jugent que les difficultés liées aux transports pèsent sur leur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle et, pour 40 %, engendrent une augmentation de leurs frais financiers, notamment pour faire garder leurs enfants. Au total, 82 % disent avoir ressenti au moins un inconvénient directement lié au temps de transport. Un phénomène qui ne semble pas être pris à sa juste mesure par les employeurs. Les répondants de cette enquête sont seulement 48 % à estimer que leur employeur fait des efforts pour pallier ces difficultés en leur proposant, par exemple, des aménagements de leur temps de travail, la possibilité de travailler à distance ou sur différents sites, ou encore d’exercer en télétravail. Pourtant, de tels aménagements, en particulier le télétravail, sont, selon les répondants, de nature à améliorer leur implication dans leur activité.

Abonné à La Semaine Vétérinaire, retrouvez
votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr