CAP douleur veut faire de la douleur le cœur de compétences de la profession - La Semaine Vétérinaire n° 1821 du 27/09/2019
La Semaine Vétérinaire n° 1821 du 27/09/2019

RÉSEAU

ACTU

Auteur(s) : VALENTINE CHAMARD 

Le réseau de praticiens dédié à la lutte contre la douleur animale dévoile ses projets ambitieux pour 2020.

Qu e la lutte contre la douleur évolue vers un cœur de compétences » est le mantra que s’est donné CAP douleur pour les mois à venir. « Historiquement cœur de métier de la profession, la prise en charge de la douleur est encore marquée par des freins d’origines diverses (spécisme, dolorisme médical, etc.). Aujourd’hui, en médecine vétérinaire, des progrès considérables ont été réalisés, cependant, les données actuelles des neurosciences et de l’éthologie nous encouragent à transformer ce cœur de métier en cœur de compétences : centrale et vitale, la douleur devient le liant entre les compétences individuelles mais souvent isolées des vétérinaires. Immanente mais interdisciplinaire, la douleur fait plus qu’aditionner des spécialités en créant une synergie de compétences au sein d’un projet “douleur” de toute l’équipe vétérinaire », explique Thierry Poitte, fondateur de CAP douleur. Pour ce faire, le réseau passe à la vitesse supérieure. En étoffant son équipe tout d’abord. Notre consœur Laetitia Sabatier-Boisselier (ex-directrice marketing chez Vétoquinol) rejoint ainsi le bureau de CAP douleur. En continuant de miser sur la pédagogie ensuite. Avec à son actif plus de 300 formations sur le terrain, Thierry Poitte souhaite développer le blended learning, c’est-à-dire un mix de conférences en présentiel et de webconférences, pour assurer un suivi dans l’apprentissage et l’appropriation d’outils comme la consultation douleur. Des formations sur le bien-être animal devraient aussi se développer.

Des vétérinaires référents bientôt sur le terrain

La force de CAP douleur étant son réseau original, le troisième axe de développement consistera en son animation pour favoriser les échanges entre membres, via un forum ou un blog, mais surtout grâce à deux praticiens référents qui seront prochainement recrutés pour se rendre dans les cliniques adhérentes et accompagner les équipes. En pratique, le référent, après un état des lieux préalable, se rendra une journée dans la clinique pour dispenser des formations en format court adaptées aux différents membres de l’équipe, puis assurera un suivi à distance. « L’objectif est d’aller toujours plus loin dans l’appropriation de l’approche de la douleur dans chaque clinique, autour d’un projet d’équipe », souligne Laetitia Sabatier-Boisselier. Preuve de la vitalité du réseau, la deuxième unité vétérinaire d’évaluation et de traitement de la douleur1 (UVETD) ouvrira en février 2020 au sein de la clinique Alliance de Bordeaux (Gironde).

Pour les bovins et les chevaux aussi

Dernier volet des projets de CAP douleur, le déploiement du réseau. S’il compte aujourd’hui 350 cliniques françaises adhérentes (soit 1 200 vétérinaires), l’objectif est de doubler cet effectif d’ici les trois prochaines années, ce qui représenterait 15 % des structures françaises. Avec l’appui des leaders d’opinion locaux, dans une volonté d’échanger et non d’imposer, le réseau souhaite aussi faire des émules à l’étranger. Si la Belgique, la Suisse, le Luxembourg et le Québec comptent déjà des adhérents, la Chine dispose d’un potentiel prometteur. Dans ce déploiement, le réseau peut aussi compter sur ses partenaires privés (une dizaine de laboratoires et sociétés soutiennent les projets du réseau, « sans exclusivité, sans publicité »). Enfin, dernier axe de développement, des discussions sont engagées avec les groupements techniques vétérinaires (GTV) et l’Association vétérinaire équine française (Avef) pour la mise en place de branches réservées à la rurale et à l’équine.

1 Voir La Semaine Vétérinaire n° 1770 du 29/6/2018, pages 20 et 21.

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