Limiter le stress de l’entrée à la sortie de la clinique - La Semaine Vétérinaire n° 1820 du 20/09/2019
La Semaine Vétérinaire n° 1820 du 20/09/2019

CONFÉRENCE

PRATIQUE CANINE

Formation

Auteur(s) : LAURENT MASSON 

Soigner, c’est s’intéresser au bien-être physique et moral, donc diminuer le stress, être à l’écoute et adapter les mesures thérapeutiques au propriétaire et à son animal pour une bonne observance. Lorsqu’un propriétaire prend rendez-vous, c’est souvent parce que le comportement de son animal a changé : il s’inquiète car il est davantage ou moins actif, agressif, propre, a plus ou moins d’appétit. Tout est comportement ! », souligne Valérie Dramard, titulaire d’un diplôme interécoles de vétérinaire comporementaliste. En outre, l’examen clinique sera de meilleure qualité si l’animal est moins stressé. Les conséquences du stress sont multiples lors de la consultation : palpation et auscultation perturbées, modifications de paramètres physiologiques et biologiques, augmentation de la perception de la douleur, diminution des défenses immunitaires et impact sur l’équipe soignante (perte de temps, risque de blessure, mauvaise image).

Avant la consultation

Il convient de transformer le cercle vicieux du stress en un cercle vertueux grâce à différents points, en montrant à chaque fois de l’empathie envers l’animal : tout d’abord, par une anticipation positive dès la prise du rendez-vous en conseillant le propriétaire pour que le transport se passe bien (linge et spray de phéromone ou de PetsCool® dans la cage de transport, par exemple). Dans le cadre d’une première visite, il convient également de se renseigner sur l’historique (comment cela se passe d’habitude chez le vétérinaire ?) afin de prendre des mesures adaptées : heures de rendez-vous, phéromone ou psychotrope anxiolytique, mise à jeun pour anticiper une tranquillisation, muselière avant l’entrée en salle de consultation, etc. Dès leur arrivée dans la clinique, l’animal et son propriétaire vont être sensibles à l’ambiance olfactive, sonore, visuelle et relationnelle. Il est recommandé de disposer des odeurs apaisantes (phéromones, PetsCool®, désodorisants), d’assourdir les bruits par du mobilier bien choisi, de disposer la cage du chat en hauteur. La salle d’attente doit être agréable et l’accueil chaleureux, pour se donner toutes les chances de laisser une bonne première impression et bien débuter une collaboration entre le propriétaire et l’équipe soignante.

Pendant la consultation

En consultation, l’approche doit être douce et empathique : il convient de parler calmement tout en évitant les ruptures de gestes, de limiter les bruits au maximum, de manipuler doucement l’animal, de l’encourager par des friandises, éventuellement ramenées par le propriétaire, même pour les chats. Parler avec des mots qui rassurent aura un impact sur l’animal, mais aussi sur son propriétaire. Dans tous les cas, il convient de se mettre à la place de l’animal : moins le chat est contraint, moins il ressent de l’angoisse. Il est essentiel d’avoir une écoute active, en n’hésitant pas à reformuler la réponse, une écoute bienveillante, sans juger, en restant objectif, afin d’installer une relation de confiance. Une bonne coopération passe aussi par la recherche des causes du blocage lorsqu’un propriétaire n’a pas suivi les consignes, plutôt que de le culpabiliser. Il ne doit pas avoir peur de parler.

Dans le cas d’une contention difficile, ne pas hésiter à tranquilliser l’animal au lieu d’user de contraintes inutiles et inefficaces. La prise par la peau du cou doit être évitée : le plus souvent, un simple pincement entre deux doigts suffit. Envelopper l’animal dans une serviette lui procure une sensation tiède, douce, rassurante (après pulvérisation de phéromones) et insonorisante.

Lors de l’hospitalisation

En cas d’hospitalisation, l’animal se retrouve dans un environnement anxiogène. Il est donc indispensable de rapporter les odeurs de la maison (panier, tapis, vêtement du propriétaire, doudou, etc.) et préférable de proposer la nourriture habituelle. Par ailleurs, il convient d’éviter le face-à-face entre animaux hospitalisés, d’insonoriser au maximum (linge doux et sec, éviter le métal, isoler les animaux aboyeurs), de créer un environnement calmant (diffuseur PetsCool® multi-espèces, par exemple). Les cachettes sont recommandées pour les chats : un carton dans la cage ou une serviette placée sur la porte, par exemple.

Valérie Dramard Titulaire du DIE de vétérinaire comportementaliste. Article rédigé d’après une présentation faite au congrès FranceVet, en partenariat avec Anidev, à Paris, en juin.

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