Un été aux airs de cacophonie ? - La Semaine Vétérinaire n° 1818 du 06/09/2019
La Semaine Vétérinaire n° 1818 du 06/09/2019

Edito

Chasse à courre en hiver, puis corrida en été pour les médias… ou encore le loup et l’ours en ligne de mire, alors que d’autres pays savent les gérer sans les abattre. Le son estival n’a pas été celui d’une harmonieuse mélodie. Dissonance sur le bien-être animal d’abord. En effet, on peut s’interroger alors qu’un spectacle de corrida a encore les faveurs de ministres, dont celui de l’Agriculture (qui vise les élections municipales du pays ?).

Des députés y répondent avec plus d’harmonie au sein de l’hémicycle, et quelle que soit la famille d’appartenance : une proposition de loi en faveur du bien-être animal est en gestation et la corrida y sera pointée.

Et l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada (Ceta)… qui fait sonner légitimement la chamade dans le monde de l’élevage qui ne décolère pas. N’est-ce pas l’autonomie de la France qui est bradée, au profit des organismes génétiquement modifiés (OGM) ou des stimulateurs de croissance ? À croire que l’on tire sur notre agriculture française volontairement. Ou que l’on passe outre les agriculteurs et outre la société civile, peu attractifs financièrement… C’est surtout le signe d’une absence de dialogue et d’écoute avec la société.

Enfin, la disparition annoncée de l’activité vétérinaire de la petite commune de Couiza (Aude)1 sonne-t-elle aussi le glas face au constat d’un désert rural qui peine à trouver l’application concrète et à temps du soutien annoncé d’un maillage dans les territoires par le ministère ?

Vigilance, c’est aussi la sonorité de cette rentrée, avec le sujet délicat de la réforme des retraites. Si le rapport a été dévoilé par Jean-Paul Delevoye, haut-commissaire à la réforme des retraites mi-juillet, il est loin de rassurer et d’apporter toute clarté. L’Union nationale des professions libérales (Unapl) alerte ces dernières sur « la nécessité de prendre en compte les spécificités des professions libérales dans le futur système universel ».

Mais une part de l’avenir aura la tonalité qu’on lui donnera ; la profession prend d’ailleurs son futur en main, et à la source, comme en témoigne l’excellente initiative en juillet d’un séminaire qui soulève les pistes de réflexion et de travail sur la formation des futurs professionnels vétérinaires. Plusieurs idées mûrissent et un document qui synthétise les différentes propositions sera établi à la fin de l’été2. ●

1 bit.ly/2ZuMur4.

2 À lire page 12 de ce numéro.

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