Biosécurité : une situation hétérogène - La Semaine Vétérinaire n° 1818 du 06/09/2019
La Semaine Vétérinaire n° 1818 du 06/09/2019

FILIÈRE AVICOLE

PRATIQUE MIXTE

L'ACTU

Auteur(s) : TANIT HALFON  

Les inspections officielles menées entre 2016 et 2018 ont révélé des élevages de palmipèdes avec un niveau de conformité supérieur aux autres établissements d’élevage. Les non-conformités majeures concernent surtout les élevages multi-espèces de taille modeste.

La Direction générale de l’alimentation a publié le bilan1 des contrôles officiels réalisés de 2016 à 2018 dans les exploitations de volailles et d’autres oiseaux captifs, dans le cadre de la prévention contre l’influenza aviaire. Si les objectifs quantitatifs d’inspection ont été atteints, avec un taux global de réalisation de 116 %2, le bilan apparaît mitigé. Bien que seulement 14 % des élevages de palmipèdes gras soient évalués en non-conformité majeure3 au 31 décembre 2018, ce pourcentage monte à environ 33 % pour les élevages multi-espèces de taille modeste (poulets, dindes, pintades, poules pondeuses, palmipèdes), adhérents ou pas à la charte sanitaire. Cette différence serait liée à « une moindre sensibilité » des éleveurs multi-espèces, à des « difficultés de communication envers cette filière », à des « particularités de production (petits bâtiments multiples, méthodes de production non standardisées, historique de production) », et enfin à « l’absence de suivi technique par des groupements de production ». Au contraire, les éleveurs de palmipèdes gras auraient « une prise de conscience et une sensibilité accrue » du fait des deux crises successives d’influenza aviaire hautement pathogène qu’ils ont subies, mais aussi de la « pression de contrôle très forte des directions départementales de la protection des populations ».

Trois points à revoir

L’analyse des inspections de 2016 et 2017 a montré que les non-conformités étaient associées à la définition et à la délimitation des zones du site d’exploitation, au protocole de nettoyage/désinfection, à la disposition et à l’équipement des sas, et enfin à la présence d’un protocole de lutte contre les nuisibles. À la suite de l’analyse des contrôles de 2018, la gestion des unités de production (sas sanitaires+++), la maîtrise des flux de circulation et les procédures de nettoyage et de désinfection sont apparues comme les points les moins respectés.

Des actions de recontrôles efficaces

Malgré cette situation hétérogène, des progrès sont en cours. Ainsi, le bilan de recontrôles des élevages qui avaient été évalués en non-conformité majeure ou moyenne est très positif. Une baisse de 67 % du taux de non-conformité majeure et moyenne est notée, sur les 485 établissements recontrôlés (11,5 % des élevages inspectés). Au total, au 31 décembre 2018, après recontrôle, 64 % des élevages sont considérés comme conformes ou en non-conformité mineure, et seulement 17 % en non-conformité majeure. Après la première campagne de contrôle en 2016-2017, ces pourcentages s’élevaient respectivement à 57 % et 25 %.

1 bit.ly/2Zmzvre.

2 4 424 inspections réalisées en métropole et dans les départements d’outremer (hors élevages adhérents à la charte sanitaire relative à la lutte contre les salmonelles), dont 43 % en élevages de palmipèdes gras.

3 L’instruction technique du 24/7/2018 liste les points “prioritaires” dont l’absence de mise en œuvre conduit à considérer un élevage en non-conformité majeure (bit.ly/2Zikxrc).

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