RevelNAC se penche sur les cas complexes du lapin et la prise en charge thérapeutique de la poule

Le 8^e comité annuel RevelNAC¹ s’est déroulé les 30 et 31 mars 2019 à Dinard (Côtes-d’Armor). Ces deux jours d’échange rassemblant des praticiens exclusifs ou à dominante NAC portaient sur les cas complexes et les nouvelles problématiques en médecine et en chirurgie des NAC. Les défis thérapeutiques que représentent les rhinites chroniques et les otites chez le lapin de compagnie ont été plus particulièrement discutés. Les éternuements chroniques sont un motif fréquent de présentation à la consultation chez les lapins. Le scanner s’avère être la pierre angulaire de l’investigation de ces affections chroniques, permettant d’en préciser l’origine (otite moyenne concomitante, pneumonie, affection dentaire, corps étranger, lyse des cornets nasaux, parasinusite, etc.) et de mettre en place un traitement étiologique réellement efficace.

Le traitement des otites implique souvent une chirurgie

Les otites externes primitives sont rares chez le lapin. En revanche, l’extension d’une otite moyenne purulente par rupture de la membrane tympanique est fréquemment à l’origine d’une otite externe. L’épithélium tapissant la bulle tympanique et la trompe d’Eustache sont tous les deux de type respiratoire. L’otite moyenne est issue de la progression d’une maladie respiratoire (rhinite, parasinusite à Pasteurella, notamment) via la trompe d’Eustache. L’application de topiques est rarement indiquée pour traiter une otite externe dans cette espèce. Les lapins bénéficient, en revanche, d’une prise en charge médico-chirurgicale associant l’antibiothérapie systémique à l’irrigation et au curetage endoscopique de la bulle par myringotomie, voire à l’ablation totale ou partielle du conduit auditif, avec ou sans ostéotomie latérale de la bulle tympanique.

Le délicat traitement des poules de compagnie

La médicalisation de la poule en tant que NAC est un sujet sensible qui s’impose au praticien : à la fois animal de compagnie nécessitant – de fait – une médecine individuelle et animal produisant des denrées alimentaires (consommation des œufs). Avant de prescrire un médicament à une poule de compagnie dont les propriétaires pourraient consommer les œufs, le praticien doit vérifier si le médicament possède ou non une autorisation de mise sur le marché (AMM) pour la poule. Si oui, le vétérinaire doit se référer au résumé des caractéristiques du produit (RCP) pour déterminer le temps d’attente qu’il convient d’appliquer à la consommation des œufs. En l’absence d’AMM (cas très fréquent pour la plupart des molécules utilisées en médecine des poules de compagnie), il est nécessaire de se reporter à la liste de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), disponible en libre accès sur son site, afin de déterminer s’il existe une limite maximale de résidu (LMR) pour les œufs. Lorsqu’une LMR existe, un délai forfaitaire de sept jours sans consommation des œufs est obligatoirement requis (à ce jour, moins d’une quinzaine de molécules possèdent une LMR poule). En l’absence d’AMM et de LMR (cas de tous les analgésiques, par exemple), le praticien doit spécifier que la consommation de tous les œufs est définitivement proscrite pour cet animal.
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¹ RevelNAC est une association de vétérinaires ayant pour but de faciliter le partage et la production d’informations scientifiques, d’instaurer des bonnes pratiques en médecine et chirurgie des nouveaux animaux de compagnie (NAC), tout en constituant un maillage de vétérinaires dotés de plateaux techniques adaptés et respectant des procédures de soins validées.