Des croquettes pour rendre les chats hypoallergéniques ? - La Semaine Vétérinaire n° 1816 du 05/07/2019
La Semaine Vétérinaire n° 1816 du 05/07/2019

PET FOOD

PRATIQUE CANINE

L'ACTU

Auteur(s) : CHARLOTTE DEVAUX  

Tandis que la perspective d’un test permettant d’identifier les chats les moins allergisants est peu réaliste, la mise au point d’un aliment limitant l’excrétion de l’allergène Fel d1 semble possible.

Purina publie deux études sur l’allergénicité des chats. La première sur les taux d’allergènes contenus dans la salive de différents chats et la deuxième sur l’utilisation d’un aliment contenant des anticorps issus d’œuf pour réduire ces taux d’allergène chez les chats grands excréteurs.

Des chats naturellement moins allergisants que d’autres

La première étude1, effectuée sur 64 chats pendant 1 an, a été réalisée en prélevant deux échantillons de salive tous les deux jours et en analysant leur teneur en Fel d1, l’allergène responsable de l’allergie aux chats. Les résultats montrent que les taux d’excrétion sont très variables, certains sujets excrétant 80 fois plus que d’autres, avec des variations intra-chat au cours de l’année. Les chats qui produisent le moins de Fel d1 étaient ceux dont les valeurs variaient le moins. Les chats les plus excréteurs étaient ceux dont les valeurs ont le plus fluctué au cours de l’étude et ont donc pu présenter de faibles niveaux de Fel d1 lors de certains échantillonnages. Ainsi, pour identifier les chats les moins producteurs d’allergène, il ne suffit pas d’un seul échantillon de salive, mais de quatre, idéalement non prélevés sur des jours consécutifs. La perspective d’un test permettant d’identifier les chats les moins allergisants semble alors compliquée à mettre en œuvre. L’idée reçue selon laquelle les chats de couleurs claires seraient moins allergisants que les autres n’a pas été confirmée dans cette étude.

Un aliment pour éviter l’abandon des chats pour motif d’allergie ?

La deuxième étude2 menée par le laboratoire porte sur 105 chats suivis pendant 12 semaines, auxquels un aliment contenant de l’anti-Fel d1-IgY issu d’œufs de poule est distribué. L’IgY se fixe aux sites de liaison des protéines ciblées, réduisant leur antigénicité. Plusieurs études ont prouvé l’innocuité et l’efficacité de l’administration orale d’IgY, notamment pour réduire la diarrhée chez les animaux domestiques. Dans cette étude, une réduction significative d’antigène Fel d1 a pu être observée sur les poils des chats nourris avec l’aliment test à partir de la troisième semaine. La diminution moyenne était de 47 % à la dixième semaine (de 33 à 71 %). Ce sont les chats qui avaient les niveaux initiaux les plus élevés d’antigène Fel d1 qui ont présenté la plus grande diminution, toutefois, la moyenne a été réduite même chez les chats à faible production. Sachant qu’il suffirait de réduire de seulement 6,8 % les niveaux environnementaux de Fel d1 pour améliorer significativement les symptômes d’allergie nasale, les scores de réduction obtenus dans l’étude semblent prometteurs. Il est cependant à noter que, malgré l’effectif important, l’étude ne comporte pas de groupe contrôle et ne dévoile pas la composition des aliments utilisés.

1 bit.ly/2XEDsec.

2 bit.ly/2XdD9m3.

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