Pour la Fediaf, pas de restriction en protéines pour les chiens âgés - La Semaine Vétérinaire n° 1813 du 14/06/2019
La Semaine Vétérinaire n° 1813 du 14/06/2019

NUTRITION

PRATIQUE CANINE

L'ACTU

Auteur(s) : CHARLOTTE DEVAUX  

L’instance représentative des petfooders européens livre ses recommandations pour l’élaboration des aliments industriels pour animaux. Pour le chien âgé, la lutte contre le surpoids, le maintien de la masse maigre ou l’apport en acides gras oméga 3 et 6 font partie des points clés.

Le conseil scientifique de la Fédération européenne de l’industrie des aliments pour animaux familiers (Fediaf) a rassemblé les données disponibles sur la nutrition du chien âgé1. Le processus de vieillissement serait associé à une exposition présumée, mais non clairement démontrée, de l’organisme à des dérivés réactifs de l’oxygène ou radicaux libres, processus qualifié de “stress oxydant”. Au cours du vieillissement, il arrive que la perte de dents et les affections gingivales entravent la prise de nourriture. Chez les chiens très âgés, le goût et/ou l’olfaction peuvent diminuer, de sorte qu’il convient de fournir des aliments plus appétents pour assurer un apport approprié en énergie et en nutriments. La texture, sèche ou humide, peut être importante pour assurer un apport alimentaire suffisant. Ajouter de l’eau tiède sur de la nourriture sèche est un moyen d’améliorer l’acceptation de certains chiens. La ration journalière devra être donnée en deux ou trois portions à des heures déterminées.

Une restriction énergétique bénéfique

Le déclin général souvent supposé des capacités digestives, comme une moindre capacité de digestion des graisses connue chez le chat, ne semble pas se produire chez le chien. Cependant, chez les chiens âgés, il est observé un changement dans la composition du microbiote intestinal, dont l’impact n’est pas encore connu.

Une baisse de l’activité physique, une masse maigre inférieure et une activité thyroïdienne réduite diminuent dans la plupart des cas le besoin énergétique, sauf lors de dysfonctionnements hormonaux (diabète sucré non contrôlé) ou de cancers.

Un score corporel optimal semble être un facteur majeur de soutien au vieillissement en bonne santé. Une étude menée chez des labradors a montré qu’une restriction de 25 % de la consommation de nourriture augmentait la durée de vie moyenne et retardait l’apparition de signes de maladie chronique. L’un des autres avantages d’une restriction énergétique est un risque diminué d’arthrose.

Minimiser la perte de masse maigre

L’apport en protéines doit correspondre aux recommandations faites pour les chiens adultes dans le but de minimiser la perte de masse maigre (muscles et organes). Lorsque l’apport alimentaire est plus faible chez les chiens âgés, le régime alimentaire devrait contenir une concentration en protéines et en acides aminés essentiels plus élevée afin de retarder la perte de masse maigre liée à l’âge. Seules quelques maladies spécifiques à un stade avancé nécessitent des ajustements quantitatifs ou qualitatifs de l’apport en protéines.

Soigner l’apport en acides gras essentiels et oligoéléments

Il est de plus en plus évident que les acides gras oméga 3 ont une fonction importante pour les chiens. L’acide docosahexaénoïque (DHA) a un rôle spécifique dans les membranes neuronales, le développement neurologique et l’acuité visuelle. Il a été démontré que les acides gras oméga 3 et 6 affectaient les réactions immunologiques et le comportement. Concernant les oligoéléments, une attention particulière devrait être accordée au zinc pour son caractère essentiel pour de nombreux systèmes biologiques, y compris la fonction immunitaire, le sélénium pour l’intégrité musculaire et pour son rôle dans la défense antioxydante et l’iode pour la fonction thyroïdienne.

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