Que pensez-vous des stages tutorés en rurale ? - La Semaine Vétérinaire n° 1811 du 17/05/2019
La Semaine Vétérinaire n° 1811 du 17/05/2019

FORUM

@... VOUS !

Auteur(s) : LORENZA RICHARD 

QUE DU POSITIF !

Nous avons la chance de travailler en structure mixte avec une rurale et une canine variées et assez techniques. Nous pouvons ainsi faire voir à notre stagiaire divers cas qui lui permettent de mettre en application sur le terrain ses connaissances théoriques. De plus, la relation à la clientèle, le savoir et le “faire savoir” peuvent être transmis lors d’un stage tutoré. Savoir se comporter et dialoguer avec le client est une part importante de ce que nous pouvons apporter au stagiaire. Après 15 semaines de stage, elle a acquis une certaine autonomie, et même une autonomie certaine. Nous bénéficions en retour de ses observations propres et des informations sur les dernières connaissances acquises. Nous sommes entrés, malgré nous, dans une sorte de routine et, même si nous faisons de la formation continue et lisons régulièrement les derniers articles parus, notre stagiaire apporte des éléments nouveaux à notre démarche. Elle remet en question une démarche diagnostique qui nous semblait acquise et cela fait du bien ! Cet échange est moins possible avec des stagiaires de quatrième année qui restent un mois. Enfin, nous avons aussi la chance de bien nous entendre avec notre stagiaire. Cela tient sans doute à sa personnalité, mais l’ambiance est particulièrement agréable pour tout le monde. Ce n’est que du positif.

Olivier Chaumeil

UN COMPAGNONNAGE QUI RASSURE TOUT LE MONDE

Le tutorat est un compagnonnage qui permet de rassurer à la fois le jeune vétérinaire et les éleveurs, qui prennent confiance. Cette formation des jeunes se faisait naturellement il y a une vingtaine d’années. Désormais, elle est plus formalisée par ce système, mais cela est très positif. La durée du stage est suffisante pour que nous puissions expliquer notre travail et montrer beaucoup de choses à l’étudiante sans nous presser. En retour, cela nous oblige à remettre en question nos pratiques habituelles et cela nous sort de notre routine. Notre stagiaire est la seconde que nous prenons en tutorat, et elle restera travailler avec nous. Nous n’avons pas embauché la première étudiante car nous n’avions pas besoin de collaborateur à ce moment-là. Les confrères chez qui elle a postulé ensuite se demandaient pourquoi nous ne l’avions pas gardée, pensant que cela s’était mal passé, mais ce n’était pas le cas. Peut-être est-ce dû au fait que certains confrères voient le tutorat comme le moyen de former un futur salarié ou associé. Je ne sais pas si chacun serait prêt à accepter d’encadrer d’autres jeunes après avoir trouvé leur aide, mais pour notre part, cela ne nous posera aucun problème de former d’autres étudiants et de les rendre opérationnels pour aller travailler dans une autre structure.


Bernard Loisy

UNE OPPORTUNITÉ UNIQUE

Notre structure a toujours accueilli des jeunes vétérinaires fraîchement sortis de l’école. Avoir un étudiant en stage tutoré s’est révélé être bien différent. C’est un avantage autant pour le tutoré que pour le tuteur. De notre côté, nous pouvons le former sans souci logistique (8 vétérinaires en rurale, activité variée, etc.), et son questionnement nous fait réfléchir sur nos habitudes diagnostiques et thérapeutiques. Le stagiaire, lui, apprend quotidiennement aux côtés d’un vétérinaire, et le stress du début d’activité est bien moindre. De plus, l’argent versé par l’état pour sa formation est entièrement redistribué à l’étudiant tutoré et investi dans des analyses complémentaires. Nos éleveurs bénéficient donc, grâce au tutorat, d’analyses complémentaires gratuites. Un autre avantage concerne le recrutement. Le tutoré, s’il est embauché, connaît la structure, son ambiance, ses clients. Si un recrutement direct n’est pas toujours possible, la bonne expérience acquise à nos côtés sera transmise à ses amis de la promotion. Le bouche à oreille rayonne autant auprès des étudiants qu’une annonce publiée dans la presse spécialisée ou sur internet. Au final, je recommande chaleureusement le tutorat aux cliniques qui peuvent prendre le temps de former un étudiant sur 5 mois. En ce qui nous concerne, nous espérons que l’étudiant encadré cette année restera dans l’équipe l’année prochaine !

Nicolas Herman
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