Le moustique tigre continue sa progression - La Semaine Vétérinaire n° 1811 du 17/05/2019
La Semaine Vétérinaire n° 1811 du 17/05/2019

ENTOMOSURVEILLANCE

ACTU

Auteur(s) : TANIT HALFON 

Pour l’année 2018, neuf nouveaux départements de France métropolitaine ont été déclarés comme zone dans laquelle le moustique tigre, Aedes albopictus , est implanté et actif.

Le ministère des Solidarités et de la Santé a mis à jour sa carte de répartition1 du moustique tigre, Aedes albopictus, en France métropolitaine. Le constat : il gagne toujours plus de terrain. Depuis le 26 novembre 2018, neuf nouveaux départements, dont pour la première fois Paris, sont désormais classés en niveau 1 (moustique implanté et actif2, carte ci-contre), soit un total de 51 départements. Avec, pour conséquence, une hausse d’habitants exposés, qui atteint près de 60 % de la population métropolitaine.

Originaire d’Asie et présent dans les départements d’outre-mer de l’océan Indien (Réunion et Mayotte)3, le moustique tigre progresse en métropole depuis 2004. Initialement présent dans le sud-est de la France et en Corse, il s’est progressivement étendu au pourtour méditerranéen puis a commencé sa progression vers le nord dès 2012. à partir de 2014, il était implanté au-dessus de la région lyonnaise. S’il est vecteur de maladies comme le chikungunya, la dengue et Zika, les cas autochtones restent rares. En 2018, seuls huit cas autochtones de dengue ont été déclarés contre 189 cas importés, auxquels s’ajoutent six cas importés de chikungunya.

Pas de risque pour l’animal

Il n’apparaît pas comme une menace en santé animale, confirme Frédéric Simard, chercheur à l’UMR MIVEGEC (Maladies infectieuses et vecteurs : écologie, génétique, évolution et contrôle) : « Comme d’autres, ce moustique présente une préférence d’hôte pour l’être humain quand il est présent. Peut-être est-il impliqué dans la transmission de Dirofilaria , des études ayant détecté des moustiques porteurs du parasite sur le terrain. Même si ce n’est pas une menace pour l’animal, cela mériterait sans doute d’être étudié de manière plus précise. »

Depuis 2006, un plan national antidissémination du chikungunya et de la dengue est lancé chaque année. Il repose sur une surveillance entomologique, renforcée à partir du 1er mai, dans les zones de présence du moustique ou là où il est susceptible de s’implanter ; sur une surveillance épidémiologique, via le signalement des malades à l’Agence régionale de santé ; et sur des campagnes de sensibilisation des professionnels et du public. En outre, un arrêté préfectoral définit chaque année les mesures à mettre en œuvre dans chacun des départements touchés.

1 bit.ly/2VdVs9N.

2 Il existe cinq niveaux de risque.

3 C’est le moustique Aedes aegypti qui est présent dans les Antilles (Guadeloupe, Guyane, Martinique).

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